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Le Blog de Cristau de Hauguernes
2 juin 2024

Saison des champignons 2024 : le crépuscule des alvéoles

Adishatz,

Je rêve de ce jour où je pourrai vous faire part de l'abondance, retranscrire mon émoi, ma jubilation devant la multiplication des morilles au pied des frênes et des ormeaux de nos plaines gasconnes. Autant vous dire que je doute de plus en plus que ces jours heureux adviennent ou plutôt reviennent car au déclin régulier induit par la pollution des forêts de berge qui sont le déversoir et le creuset de toutes nos folies chimiques l'accélération récente du réchauffement climatique conduit la plupart des morchellacées au bord de l'abîme.

Alors que les mousserons sont sortis relativement tôt (les premiers dès la fin du mois de février) et nous ont gratifiés d'une saison plus qu'honorable jusqu'à ces derniers jours, ma prise de contact début-mars avec ma ripisylve de référence, au sortir d'un nouvel hiver beaucoup trop doux, fut assez édifiante. II y avait là, la végétation au sol dont la luxuriance est celle d'une fin de mois d'avril à l'accoutumée. Les orties, les lamiers, le lierre terrestre et les arums étaient déjà montés bien au-dessus des genoux du chercheur et l'ail des ours prêt à fleurir. Tout ce que la morille honnit...

Dans ces conditions j'ai su très vite qu'il faudrait se satisfaire de peu. Surtout que le climat a porté le coup de trop, dès les 5 et 6 avril, avec un pic de chaleur à 33/34°C dans tout le secteur, alors que les 3 premières morilles, petiotes, m'étaient apparu le 28 mars.

Malgré tout, une pousse modique, et sans doute amoindrie, a survécu à cet épisode brûlant bien trop précoce. Probablement portées à bout de bras par les conditions humides et tempérées qui avaient prévalu jusqu'à l'aube du mois d'avril, quelques morilles ont pu pousser jusqu'à la fin de la deuxième décade du mois. Mon décompte s'arrêtant à 19 mitres le 18 avril, ce qui est extrêmement peu et alarmant, mais un peu supérieur à l'an dernier. Les morilles ont été très rares voire introuvables dans tous les secteurs alentours de ma connaissance, malgré quelques signalements de cueillette un peu plus substantielle ici et là par des amis.

Il semble que l'indigence gagne aussi la basse montagne, nos prospections en dessous de 500 mètres d'altitude cette saison s'avérant bien plus faméliques que les années précédentes. Et de toute évidence la poussée de fièvre du début du mois d'avril a fortement sinistré la saison des morilles coniques beaucoup plus haut, nos sorties n'accouchant que de quelques spécimens clairsemés à chaque fois.

À présent place aux cèpes, notamment aux cèpes thermophiles, comme je l'ai écrit dans un précédent article, j'attends beaucoup de voir comment ces derniers vont se comporter dans mes terres après une saison 2023 calamiteuse. Et là aussi, autant vous dire que pour l'instant, cèpas la joie...

Adishatz.

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