Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Cristau de Hauguernes
26 septembre 2023

Saison des cèpes 2023 : passage à vide...

20220908_145102

Adishatz,

Suite à mon dernier article sur le sujet, fin-août, le suspens s'en est allé très vite et avec lui, les dernières illusions que les uns et les autres nourrissaient encore se sont envolées. La saison des cèpes 2023 est d'une indigence rare dans de nombreux secteurs de Gascogne dont le mien et je dois même admettre que les plus sombres prévisions que les habitués ont pu lire dès la fin du printemps ici-même sont outrepassées. Dans mon terroir l'effondrement est total par rapport à l'année dernière, certes exceptionnelle, et je ne pense pas que les abats d'eau très froids de la fin de la semaine dernière permettront une appréciation sensible des effectifs, du moins ceux des cèpes thermophiles, dans la mesure où les pluies orageuses modérées du 10 au 17 septembre, n'ont, à l'heure où je rédige, induit aucun soulèvement dans les bois.

En d'autres circonstances les plus de 60 mm de cumul de pluie réalisés entre le 26 août et le 3 septembre, au terme d'une quinzaine très sèche et ponctuellement caniculaire, nous auraient valu une pousse vigoureuse et généralisée de cèpes noirs et de cèpes d'été en première quinzaine de septembre. À ce jour plus de la moitié de mes placiers, pour la plupart très généreux, n'ont pas concédé le moindre bolet depuis le début de la saison. Histoire d'entretenir les rêves de certains un frémissement de pousse s'est bien fait jour le 6 septembre. Principalement sur les bordures et le long des chemins où de façon très localisée et éphémère il me fut même donné de constater un démarrage plus spectaculaire. Il n'en fallait pas davantage pour déclencher la ruée des ramasseurs motorisés, promptement redescendus du grand nuage de la saison précédente aux premières rumeurs des réseaux sociaux et des pages Facebook de la vantardise qu'il convient encore de remercier pour leur contribution indéfectible...

Le ballet des bagnoles a tourné bien court. Cette pousse, d'une faiblesse insondable, s'est éteinte dès les premiers jours de la seconde décade de septembre sans jamais s'aventurer dans les bois. D'une manière générale j'ai observé extrêmement peu de champignons, l'indigence est générale, très peu d'amanites, très peu de bolets, de russules, les oronges qui s'étaient timidement montrées après le 15 août ne sont pas montées en puissance et les girolles, dans de telles conditions, tiennent lieu de valeur-refuge aux arions.

Au moins, ce dénouement malheureux aura permis une simplification des analyses et des hypothèses. Cette saison sans cèpes (du moins sans cèpes thermophiles) je l'ai envisagée dès le printemps et vous en ai prévenus sans pour autant pouvoir l'expliquer ni exclure totalement un infléchissement ou un renversement de tendance à la faveur de l'été météorologique. À ce sujet si la période de grand beau temps et de fortes chaleurs très temporairement caniculaires de la mi-août fut trop brève et peu intense pour autoriser un miracle, les pluies abondantes qui lui ont emboité le pas étaient largement suffisantes pour soutenir une pousse automnale de meilleure facture. L'enchaînement des séquences météorologiques à Salies depuis le mois d'avril échoue à expliquer pourquoi nous avons trouvé si peu de cèpes à ce jour. Les beaux jours ne furent ni trop humides et frais, ni trop chauds et secs pour justifier une telle indigence et des années aux conditions bien plus défavorables nous ont comblés dans la durée. Sans certitude aucune je reste donc sur trois hypothèses pour expliquer ce résultat : 1 le mycélium a considérablement renouvelé ses réserves de spores viables l'an dernier et n'éprouve pas le besoin de remettre le couvert cette année (surtout que cette dernière fut moins extrême que sa devancière,) 2 le mycélium a énormément souffert des canicules de 2022, bien plus que tout ce que nous imaginions, et il lui faudra du temps pour se refaire(j'ai déjà émis cette hypothèse pour les versants sud de mes côteaux,) 3 les arbres qui ont terriblement souffert en 2022 ont sollicité le mycélium bien plus qu'à l'accoutumée pour se requinquer.

Pour la suite et la fin de la présente saison, nous reverrons bien vers le 10 octobre quelques cèpes thermophiles mais je doute fortement que la pousse soit sensiblement plus enthousiasmante que celle de début-septembre, s'il s'agit toutefois d'une pousse. Il appartient désormais au seul Marteroet ou cèpe de Bordeaux de sauver ce qui peut encore l'être et de permettre à 2023 de terminer sur une note moins sèche. Le fait que le King Boletus obéisse à un cycle différent de ses deux cousins et que contrairement à eux, ses campagnes 2021 et 2022 furent des plus ternes dans certains terroirs donnerait plutôt à espérer. Mais rien n'est moins sûr dans ce contexte d'indigence généralisée qui caractèrise notre saison fongique. De toutes façons il faudra que la pluie revienne et que les températures perdent une bonne dizaine de degrés pour rouvrir le tiroir des espérances...

Adishatz

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Le Blog de Cristau de Hauguernes
  • L'envie de partager avec vous autour de mes passions et centres d'intérêts, l'écriture, la nature (botanique, mycologie, climatologie), la photographie, mais aussi sur la politique et tout autre sujet de société sont les principales raisons de ce blog.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 488 809
Pages
Archives
Publicité