Essai de projection pour la saison des cèpes 2013 : vers une année de misère ?
Adishatz a tots/ Bonsoir à tous,
La présente saison vient à peine de délivrer son verdict que déjà une nouvelle, détourne et capte subrepticement l'attention de tout passionné de cèpes, chacun s'inquiétant d'ores et déjà de la teneur de l'exercice 2013.
S'il est quasiment impossible de prédire avec une marge d'erreur minime l'intensité d'une saison, sa chronologie et la quantité totale de bolets que celle-ci délivrera, la nature soumet à qui la respecte et ne rechignera pas à la sonder, de précieux signaux permettant d'en dégager les tendances lourdes. Ma méthode, loin d'être infaillible car artisanale et ne tenant pas compte d'autres paramètres qui pour la plupart lui sont inconnus, tient que la courbe d'activité et de fructification du mycélium de cèpes serait plus ou moins inversement proportionnelle aux courbes de températures de la saison creuse. Autrement dit, plus un hiver sera rigoureux, plus nous aurions de chances de trouver des cèpes au cours des mois suivants, plus un hiver sera doux, plus le risque serait grand que nos paniers sonnent le creux...
Pour établir et mettre à jour mes projections, je m'appuie sur les données climatiques "maison", entérinées, et je tiens compte des projections climatiques saisonnières actualisées et publiées régulièrement par certains services tels que lachainemeteo.com dont le site web fournit un outil précieux pour tout mycologue afin d'ouvrir des perspectives à plus long terme au cours de la saison froide. Au final, seul le temps validé par dame nature au sortir de l'hiver autorisera une projection fongique plus affine.
Des projections 2012 en grande partie validées in situ...
De l'avis de nombreux confrères, et sur la foi de mes propres statistiques, 2012 a validé en grande partie mon premier essai de projection mycologique (réalisé au cours de l'hiver 2011-2012) et qui voyait en elle une très bonne, voire une excellente saison, à défaut d'être exceptionnelle comme son aînée 2011. Toutefois, mes prévisions se sont heurtées aux limites inhérentes aux désordres climatiques propres à chaque année, la longue séquence de pluies très froides d'avril qui a retardé le démarrage de la fructification d'au moins quinze jours, mais aussi et surtout le refroidissement brutal et les gelées précoces de fin-octobre qui ont vraisemblablement scellé le sort de la saison, écourtant une grande pousse naissante et en interdisant peut-être d'ultérieures...
Saison des cèpes 2013 : Vers une année de misère ?
Le début de la saison hivernale (à partir du 1er novembre) a été particulièrement doux, du moins sans froid mordant, sur la plupart de nos régions. Pour mon seul secteur de Salies, au 27 décembre 2012, je n'ai pas encore dénombré la moindre gelée inférieure ou égale à -5°. Même si les gelées blanches ont été plus nombreuses depuis le mois d'octobre qu'au cours de l'arrière-automne 2011, le niveau de l'hiver est pour l'instant extrêmement faible, frôlant l'innocuité en sous-sol et les toutes dernières projections climatiques saisonnières en ma possession ne laissent guère espérer en un raidissement significatif ces prochains mois. Dans ce contexte, tout en rappelant que seules importent les données météorologiques réellement observées au moment de la projection et sans oublier que les modèles de prévisions climatologiques ont montré quelques faiblesses depuis novembre, tout invite au plus grand pessimisme quant à la teneur de la future saison des cèpes 2013, d'autant plus que nous sortons de deux grands millésimes. Sous réserve d'infléchissement climatique, la fructification des cèpes en 2013 devrait être tardive, poussive et tout au plus médiocre. Le scénario d'une année "sans" à la 1988, 2000, 2001 et 2008 ne peut à ce jour être totalement écarté...
Adishatz !