Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Blog de Cristau de Hauguernes

3 novembre 2024

Saison des cèpes 2024 : Jours de carence...

Adishatz,

Il arrive que je me morde les doigts d'avoir eu le nez trop creux. Et la saison 2024 des cèpes pourrait bien en fournir l'illustration la plus cinglante. À la fin du mois d'août, alors que l'unique pousse de l'année battait son plein sur mon coteau privilégié, tournant mes pensées vers le déroulement des semaines suivantes, notamment les mois de septembre et d'octobre qui sont habituellement ceux de la "grande pousse," j'étais plutôt sur l'idée que plus grand-chose ne sortirait avant la Toussaint là où le mycélium s'était montré particulièrement généreux, mais que par contre, à condition qu'un temps ensoleillé et chaud se rétablisse dès les premiers jours de l'automne et perdure, on assisterait peut-être d'ici-là à une pousse de "rattrapage" dans les fonds de bois et de coteaux frais et humides qui avaient été oubliés par le premier service.

Dans les faits, non seulement les cèpes ont été très rares sur les hauteurs et dans les bois bien exposés mais l'espoir d'une pousse dans les bas-fonds fut d'emblée balayé sans ménagement par les excédents de pluie des deux mois écoulés, qui ont d'ailleurs fini par démoraliser les espèces les plus hygrophiles comme les girolles et les trompettes de la mort. À deux ou trois reprises en octobre, à la faveur d'une remontée des températures liée au basculement du flux dominant au sud-ouest, j'ai pu voir deux ou trois jolis cèpes d'été se percher sur quelque bord de route ou de chemin ensoleillé, comme il advient souvent avant une levée plus massive et générale, mais les abats d'eau des jours suivants n'ont jamais permis à ces ébauches de pousse de dépasser ce stade de quelques spécimens sous un arbre isolé.

Déjà que nos bois étaient désespérément vides de cèpes thermophiles à cause de cette pluviométrie exceptionnelle, la remontée graduelle des températures des sols en octobre a pour sa part eu raison des quelques Marteroets ou cèpes de Bordeaux, qui se montraient çà et là depuis les nuits fraîches de la mi-septembre.

Des sols encore (trop) saturés en eau pour un regain des cèpes thermophiles et trop chauds pour un véritable démarrage de la saison des Marteroets. Telle est la situation dans mes terres à l'aube de ce mois de novembre. L'attente est longue, or le temps est désormais compté car nous entrons dans cette période de l'année où toute irruption sévère de l'hiver peut porter l'estocade. Notre configuration est à ce point inédite que je ne hasarderai aucun pronostic pour la suite. Il nous faudrait enfin une vraie baisse des températures, notamment nocturnes pour sortir le roi Marteroet de sa somnolence. (Même si je ne suis pas certain qu'il soit dans les mêmes dispositions que l'an dernier où il avait réhabilité toute la saison.) Dans l'attente, il n'est pas exclu que les cèpes thermophiles lui brûlent la politesse car avec le retour du soleil et de températures très douces ces derniers jours, les bois se couvrent d'affleurements mycéliens et on assiste au retour encore timide mais encourageant d'espèces à la biologie proche comme les amanites et les russules. Concernant une éventuelle résurgence des cèpes d'été et des cèpes noirs nous devrions être fixés vers la mi-novembre. Et d'ici-là chacun serait bien inspiré de surveiller ses coins...

Adishatz !

Publicité
Publicité
14 octobre 2024

Haut et court

Adishatz,

"Je ne savais pas que les cèpes pouvaient pousser à cette époque," (après le 15 août, cqfd) me disait naguère une dame de mon voisinage, issue de la paysannerie de l'Entre-deux-Gaves et donc plutôt au contact et au fait des rythmes de la nature. C'est dire si la pousse de grande ampleur intervenue en dernière décade du mois d'août en a surpris plus d'un, sans parler de ceux qui à cette époque-là avaient pris quelques vacances loin des bois...

Or la grande pousse de cèpes en plaine juste après le grand virage du 15 août, par le passé, n'était pas chose si rare, c'est juste devenu si exceptionnel dans le climat actuel que beaucoup de nos contemporains en ont perdu le souvenir, du moins ceux qui étaient nés la dernière fois que l'évènement s'est produit. L'occasion m'est donnée de rappeler à quel point le mycélium des cèpes thermophiles (cèpes noirs et cèpes d'été) est opportuniste et autrement plus sensible à la covariance des facteurs extérieurs d'ordre climatique (pluviométrie, températures ambiantes et de sol, hygrométrie, etc) qu'à la grande roue du calendrier. Dans un passé assez récent, les pousses prodigieuses des mois de juillet 2011 et 2014, entre autres, en furent l'illustration éclatante. Cette faculté d'adaptation que par anthropocentrisme abusif je nomme "opportunisme" étant moins évidente chez le Marteroet ou cèpe de Bordeaux qui apparaît rarement avant septembre en plaine quand les conditions favorables à sa venue semblent parfois réunies (de plus en plus rarement) dès le plein été.

Pourtant, la survenue de pluies torrentielles (près de 100 mm) de la soiré du 13 à la matinée du 14 août peu après une journée du 11 août torride, elle-même précédée d'un mois de juillet et d'une première décade d'août assez chauds et secs, aurait dû en alerter plus d'un. Surtout que les conditions météorologiques des journées suivantes, ni trop chaudes ni trop sèches, s'alignaient parfaitement pour une pousse.

Curieusement, les premiers bouchons de cèpes, des aereus de belle taille, étaient visibles dès le 21 août, vraisemblablement la progéniture de quelques averses antérieures tout autant que la signature d'un empressement à sortir. Cette pousse qui est très rapidement montée en puissance a duré 10 jours. À partir du 31 août et jusqu'au 21 septembre je ne trouverai plus que quelques cèpes à l'unité dans les bois, mis en train par les arrosages intervenus depuis la fin du mois d'août. Autant dire qu'il ne fallait pas être en déplacement en dernière décade d'août ou louper l'affaire, au grand désespoir de certaines connaissances rencontrées quelques jours plus tard et qui me dirent : "ah bon ? ça a poussé fin-août ?"

Outre sa brièveté, cette pousse se signale par la disparité des situations observées sur le terrain, parfois à quelques hectomètres de distance seulement. Si certains, dont je fus, ont été particulièrement soignés car leurs bois d'élection se situent sur les hauteurs ou en exposition sud, préalablement bien chauffés et séchés par le beau temps du milieu de l'été, les chercheurs des bas-fonds et des bois bordant les cours d'eau, notamment en versant nord, n'ont pas vu l'ébauche d'un cèpe. J'ai dans l'idée que les sols de ces écosystèmes n'avaient pas suffisamment séché, et ne s'étaient pas suffisamment réchauffés, au sortir d'un second semestre très pluvieux et peu ensoleillé, et que les abats d'eau des 13 et 14 août leur ont porté le coup de grâce au moment même où l'été commençait tout juste à leur prodiguer ses bienfaits. Cela ne consolera pas les infortunés mais depuis, la pluviométrie excessive et récurrente du mois de septembre et des premiers jours d'octobre nous a tous logés à la même enseigne...

En effet, après cette pousse aussi précoce qu'intense, un temps j'ai espéré le retour de conditions durablement ensoleillées et chaudes dès le début de l'automne comme prérequis à une nouvelle pousse (fût-elle moindre,) dans le courant du mois d'octobre en allant vers la Toussaint. Les secteurs oubliés fin-août étant cette fois servis. Or, 2024 ne faisant rien comme les années précédentes c'est tout l'inverse qui est advenu : la pluie et la fraîcheur relative, après avoir rapidement mis hors jeu les oronges, ont fini par décourager les cèpes thermophiles, supplantés par les girolles dont l'abondance atteint des niveaux jamais vus pour ma part.

Actuellement nous nous trouvons dans un entre deux, les cèpes de Bordeaux ont fait un premier tour de piste (modeste mais apprécié) à la mi-septembre suite aux nuits très fraîches du début de la deuxième décade. Or les sols gascons qui affichent pour la plupart 18°C à -10 cm sont désormais redevenus beaucoup trop chauds pour cette espèce (15°C étant son plafond) et saturés d'eau pour ses cousines thermophiles. J'ai tout de même observé une recrudescence d'affleurement mycélien en fin de semaine dernière dans les placiers à aereus et aestivalis et je me dis qu'avec la hausse en cours des températures et si par bonheur il ne pleut pas trop, nous en trouverons peut-être à nouveau quelques uns ces prochains jours ou semaines, au moins sur les emplacements privilégiés (hauteurs et bords de chemins ensoleillés, bois surélevés,) comme souvent. Après, il faudra bien que les températures du sol dévissent pour que le roi Marteroet reprenne enfin ses quartiers, en novembre de préférence.

Adishatz !

28 juillet 2024

Saison des champignons 2024 : Les cèpes repartent d'un meilleur pied...

Adishatz,

Ceux qui suivent assidument ce blog le savent. Après une saison 2023 d'une indigence rare, dans un de mes derniers articles, j'avais écrit que le comportement des cèpes (plus précisément les espèces thermophiles) serait scruté attentivement, et avec une anxiété certaine, au printemps dernier, dès le retour de conditions climatiques favorables. Alors que le mois de juillet touche à sa fin, il est temps pour moi de revenir sur les premières semaines de la saison en cours et de vous livrer mes observations et analyses...

Autant vous dire que l'attente fut particulièrement longue et pénible dans la mesure où, alors que la première quinzaine d'avril avait montré quelques amanites encourageantes, l'établissement d'un temps humide et frais de la mi-avril à fin-mai n'a aucunement aidé à dissiper les doutes et les inquiétudes.

Curieusement, les cèpes noirs aux moeurs plus thermophiles ont brûlé la politesse aux aestivalis, le 10 juin, au soir d'une première décade un peu plus ensoleillée et chaude. Un premier cèpe qui à lui seul ne fait certes pas l'embellie...

Laquelle est advenue en deuxième quinzaine de juin, à partir du 16, lorsque les cèpes se sont mis à pousser, au compte-gouttes mais de façon de plus en plus rapprochée. Jusqu'à déboucher sur une véritable petite pousse, chose plus revue depuis 2022, entre le 27 juin et la fin de la deuxième décade de juillet.

À l'heure où je rédige le mois de juillet plus chaud et surtout beaucoup plus sec a contraint les cèpes à se faire plus discrets sans disparaître totalement. Une vigoureuse pousse de girolles (très en jambe depuis le mois de mai) aidant au sevrage temporaire.

Sans présumer de la suite de la saison (l'occurrence d'un mois d'août (très) chaud et sec) pouvant sensiblement alourdir nos paniers automnaux on peut d'ores et déjà se réjouir en observant que les cèpes semblent sur le retour après un millésime 2023 bien inquiétant. Toutefois, l'honnêteté commande de rajouter que cette amélioration reste fragile, la plupart de mes meilleurs placiers n'ayant toujours pas montré le moindre bolet depuis l'automne 2022, et d'autre part mes nombreuses virées en sous-bois s'achevant sur le constat que les champignons, d'une manière générale, y sont encore bien discrets...

Adishatz !

2 juin 2024

Saison des champignons 2024 : le crépuscule des alvéoles

Adishatz,

Je rêve de ce jour où je pourrai vous faire part de l'abondance, retranscrire mon émoi, ma jubilation devant la multiplication des morilles au pied des frênes et des ormeaux de nos plaines gasconnes. Autant vous dire que je doute de plus en plus que ces jours heureux adviennent ou plutôt reviennent car au déclin régulier induit par la pollution des forêts de berge qui sont le déversoir et le creuset de toutes nos folies chimiques l'accélération récente du réchauffement climatique conduit la plupart des morchellacées au bord de l'abîme.

Alors que les mousserons sont sortis relativement tôt (les premiers dès la fin du mois de février) et nous ont gratifiés d'une saison plus qu'honorable jusqu'à ces derniers jours, ma prise de contact début-mars avec ma ripisylve de référence, au sortir d'un nouvel hiver beaucoup trop doux, fut assez édifiante. II y avait là, la végétation au sol dont la luxuriance est celle d'une fin de mois d'avril à l'accoutumée. Les orties, les lamiers, le lierre terrestre et les arums étaient déjà montés bien au-dessus des genoux du chercheur et l'ail des ours prêt à fleurir. Tout ce que la morille honnit...

Dans ces conditions j'ai su très vite qu'il faudrait se satisfaire de peu. Surtout que le climat a porté le coup de trop, dès les 5 et 6 avril, avec un pic de chaleur à 33/34°C dans tout le secteur, alors que les 3 premières morilles, petiotes, m'étaient apparu le 28 mars.

Malgré tout, une pousse modique, et sans doute amoindrie, a survécu à cet épisode brûlant bien trop précoce. Probablement portées à bout de bras par les conditions humides et tempérées qui avaient prévalu jusqu'à l'aube du mois d'avril, quelques morilles ont pu pousser jusqu'à la fin de la deuxième décade du mois. Mon décompte s'arrêtant à 19 mitres le 18 avril, ce qui est extrêmement peu et alarmant, mais un peu supérieur à l'an dernier. Les morilles ont été très rares voire introuvables dans tous les secteurs alentours de ma connaissance, malgré quelques signalements de cueillette un peu plus substantielle ici et là par des amis.

Il semble que l'indigence gagne aussi la basse montagne, nos prospections en dessous de 500 mètres d'altitude cette saison s'avérant bien plus faméliques que les années précédentes. Et de toute évidence la poussée de fièvre du début du mois d'avril a fortement sinistré la saison des morilles coniques beaucoup plus haut, nos sorties n'accouchant que de quelques spécimens clairsemés à chaque fois.

À présent place aux cèpes, notamment aux cèpes thermophiles, comme je l'ai écrit dans un précédent article, j'attends beaucoup de voir comment ces derniers vont se comporter dans mes terres après une saison 2023 calamiteuse. Et là aussi, autant vous dire que pour l'instant, cèpas la joie...

Adishatz.

15 mars 2024

E ns'en.hredèsse lo climat.../Et si le climat jetait un froid...

 

https://soundcloud.com/radio-pais/de-bitsegas-e-de-parpalhous-la-miaca-de-lamoc?in=radio-pais/sets/de-bitsegas-e-de-parpalhous

 

Quan l'ivèrn estó deus mei doç, en linha batenta de l'arrecauhament climatic, uns eslambrecs qu'esperrequèn lo cèu de las certituds deu moment, especiaument las deus climatologistas. Non que questionen la teoria de l'arrecauhament, mes qu'articles recents, pareishuts en revistas seriosas, e tiren tà la lutz tròbas estonablas per çò d'ipoteticas consequéncias esvarjablas a l'escala d'Euròpa e segon ua cronologia apressada.

Lo chepic que vieneré de l'AMÒC (Meridional Overturning Circulation Atlantic,) Circulacion Meridiana de Partvirament Atlantic. L'AMÒC qu'ei un tròç d'un cerquit gigant de corents marins aperat Circulacion Termohalina, qui hè virar las moleculas d'aiga de susfàcia com las de pregondor deus oceans segon ua cronologia estimada de 1000 a 1500 ans en tot regular lo climat de las tèrras emergidas, especiaument lo d'Euròpa qui shens aquò e's semblaré hòrt au de Canadà. La circulacion termohalina qu'ei aviada per las diferéncias de densitat de l'aiga de mar. Aqueras diferéncias que vaden deus escarts de temperatura (termo) e de salinitat (halina) de las massas d'aiga. Totun que parlan meilèu de MÒC, a noste d'AMÒC, que de circulacion termohalina permor que permet aus especialistes d'integrar autes procediments fisics (vent, marejas, vitèssa) qui influencian tanben lo desplaçament d'aqueras massas. Enfin, aqueth AMÒC qu'ei sovent con.honut dab lo Gòlfe Stream, qui n'ei sonque ua componenta pro autonòma.

Las aigas caudas deus tropics que viatjan a la flor de l'Ocean Atlantic de cap tau nòrd en tot se densificar permor deus flumis de calor e de l'evaporacion. En uns endrets que son pro densas au par de las aigas a l'entorn entà càder e alimentar l'aiga pregona nòrd atlantica qui se'n torna de cap tau sud on puja tà la susfàcia au dret de l'Antartic.

Òr, segon estudis recents, la honuda deu conglaç, de la calòta de Groenlàndia e l'aumentèra de las precipitacions devuda a l'arrecauhament que horneishen flumis navèths d'aiga doça qui poderén abaishar la salinitat de l'Atlantic Nòrd. Escaloridas e mensh saladas aqueras aigas que caderén mensh aisidament tà la pregondor. Çò qui poderé provocar un alentiment de l'AMÒC, senon un arrèst. En alentint lo corent que carrejaré mensh d'aiga salada deus tropics e la salinitat de las aigas que baisharé enqüèra au punt de provocar l'ahoniment de l'AMÒC. Autes cercaires qu'averén gahat lo senhau d'aquera gran flaquejada.

Las consequéncias d'un ahoniment de l'AMÒC, qui segon autas cèrcas e poderé aparir abans 2050, que serén esvarjablas en Euròpa qui's poderé pèrder 4 a 10°C de temperatura mejana en un detzenat d'ans sonque e conéisher los ivèrns de Canadà, mes tanben calorassas e sequèr en estiu. Uns scientifics deu GIEC, qui vedè d'ua flaquejada de 10 a 70% de l'AMÒC au delà de 2100, au dret d'un arrecauhament globau de 2,5°C, que's disen questionats per aqueras tròbas quan un sarròt d'especialistes e admeten que coneishem pro mau tots los mecanismes deu demiei marin quan arrepresenta 70% de la susfàcia planetària.

L'embarràs d'uns scientifics que tien tanben a las resultas d'aqueths estudis. Per demandar d'estar ahortidas e precisadas que's desavienen dab lo devis aparat detzenats d'ans hè aus ciutadans. Quin explicar l'arrecauhament actuau que poderé arribar a ua quasi glaciacion a noste ? Dab lo risc d'adaigar lo molin deus climatosceptics. Òr que poderem arribar lèu au punt de basculament deus 2,5°C evocats peus sapients. Segon lo GIEC e l'Organizacion Meteorologica Mondiau que'ns situim enter +1,2 e +1,4°C d'arrecauhament globau e las temperaturas que pujan hòrt.

Fondadas o non, aqueras novelas que'ns pressan d'arredusir hòrt las emetudas de CO2.

 

Remarcas :

1 Per estar sovent con.honut dab lo de la flaquejada e de la horquejada deu Gòlfe Stream de cap tà las còstas nòrd africanas abondosament tratat peus mediàs dab chic o mic d'aunestat e de rigor, lo problèma de la flaquejada e de l'arrèst de l'AMÒC qu'ei un scenarìo coneishut deu demiei deus climatologistes. Uns paleoclimatologistes que trobèn traç d'aqueth fenomèn au conglaç de Groenlàndia, dab a còps cadudas de 5 grats de la temperatura globau mercadas en ua decenia sonque. Totun qu'ei lo purmèr còp qu'avem estudis seriós suu subjècte.

2 Que i a prèssa pressadera entaus cercaires e entaus decidaires d'apregonir las coneishenças sus aqueth mecanisme de l'AMÒC, permor la nosta pena que's poderé cauçar e apressar d'un aute cataclisme en cors. Que n'avèvi déjà parlat en ua cronica. Shens que se n'i parla guaire, l'erupcion deu volcan Hunga Tunga deu mes de genèr de 2022 a las Islas Tongà qui progetè l'equivalent de 67 a 68 000 piscinas olimpicas a l'estratosfèra, aumentant de 13% la quantitat de vapor d'aiga d'aquera estrata hòrt ermetica de l'atmosfèra qu'averé déjà començat de descarar au pregon lo climat deu planeta. Estudis hidables, especiaument un deu CNRS, qu'estimèn a +1,5 grat lo potenciau de forçatge d'aqueth fenomèn sus la temperatura globau. Segon uns especialistes, l'envolada shens pariona de las temperaturas de la flor de las mars e de las tèrras emergidas observada tanlèu lo mes de mai o de junh de 2022 e qui sobra tots los scenariòs deu GIEC e de quant que seré lo hèit d'aqueth volcan. Òr, tà tornar au noste problèma de l'AMÒC, se l'estimacion majoritària d'un punt de partvirament a +2,5°C de temperatura globau ei la bona, tan vau díser qu'ei aqueth fotut volcan qui'ns poderé progetar lèu en ua dimension desconeishuda e esvarjabla deu climat shens qu'i podossim har arren d'ara endavant.

3 Au demorant, quan serén denegadas arron, aqueras naveras ipotèsis que s'escaden non poderén miélher entà arremandar cadun, scientifics com vulgarizators, a la prudéncia e a l'umilitat, qui l'usatge deu condicionau ei l'expression, mòde hòrt maumiat en ua epòca quan mei anar mei de desentenuts plens de glòria e s'estiman mei har córrer proseis e teorias gahats a la volada devant las telas, shens quitament at compréner tot a còps, com si estossen paraulas d'evangèli e la vertat revelada. Tròp de contemporanèus qu'erigeishen la sciéncia en navera religion, lhèu tà seguir los miaires e los lors mediàs segon l'ideologia "progressista", e que trasmudan las vertats màgerment admetudas e coneishudas deu moment en dògmas au subjècte deusquaus e enebeishen aus de mei lo mendre dobte e la quita expression de la mendra nuança au risc de l'escomenge, quin que sia lo maine, climat, medecina, etc ! Créder, desglarà's lo breviari o clavar la, com au temps de l'Inquisicion qui la pensada sola n'ei qu'ua fòrma destraviada e indolòra, au prètz d'un condicionament escusèr e de longaina. Shens desbrombar aqueras faiçons intolerentas e autoritàrias que fabrican hera mei de scepticisme de tot pèu qui non convençen. Òr l'istòria scientifica qu'at amuisha, per estar prodigiosas e sovent la resulta deu tribalh de gènis las tròbas e las "vertats" scientificas que s'apean sus las coneishenças e suus apèrs de cada tempsada e un navèth gèni o navèths apèrs que las pòden tostemps nuançar, questionar, passar, precisar o denegar mei enlà. A l'exemple de la fisica quantica qui au dia de uei e tira drin tà la lutz las hitas de la teoria de la relativitat d'Einstein. Dens lo hèit deu climat, tot çò qui los especialistes renomats e aparan, e qu'ei lo lor dever, que s'apea sus las coneishenças actuaus. Sonque la climatologia qu'ei ua sciéncia pro joena per çò deus apèrs de mesura, d'observacions e de carcul sofisticats, ua sciéncia qui avança pro viste bissè, mes a qui mancan lhèu enqüèra uas claus de compreneson deus mecanismes hèra complèxes deu climat planetari. Las modelizacions, los "scenariòs" de las equipas de cercaires com las deu GIEC, que gesseishen de carculs o simulacions hera sapients hèits dab suberordinators on entran totas las dadas coneishudas. L'existéncia possibla e probabla de factors desconeishuts, se lo cas ei de compte har e qui donc poderén faussar los carculs com las resultas que deveré abastar a justificar l'emplèc sistematic deu condicionau e de tots los torns de lenga de l'ipotetic.

Adishatz !

 

Et si le climat jetait un froid...

Alors que l'hiver fut des plus doux, dans la droite ligne du réchauffement climatique, quelques éclairs ont déchiré le ciel des certitudes du moment, en particulier celles des climatologues. Non qu'ils remettent en question la théorie du réchauffement, mais que des articles récents, parus dans des revues sérieuses, mettent en lumière des découvertes étonnantes concernant d'hypothétiques conséquences effrayantes à l'échelle de l'Europe et selon une chronologie rapprochée.

L'inquiétude viendrait de l'AMOC (Meridional Overturning Circulation Atlantic,) Circulation Méridienne de Retournement Atlantique. L'AMOC est une portion d'un gigantesque circuit de courants marins appelé Circulation Thermohaline, qui fait tourner les mollécules d'eau de surface comme celles des profondeurs des océans selon une chronologie estimée entre 1000 et 1500 ans tout en régulant le climat des terres émergées, notamment celui de l'Europe qui sans cela ressemblerait beaucoup à celui du Canada. La circulation thermohaline est mise en route par les différences de densité de l'eau de mer. Ces différences naissent des écarts de températures (thermo) et de salinité (haline) des masses d'eau. Cependant on parle plutôt de MOC, chez nous d'AMOC, que de circulation thermohaline parce que cela permet aux spécialistes d'intégrer d'autres pocédés physiques (vent, marées, vitesse) qui influencent aussi le déplacement de ces masses. Enfin, cet AMOC est souvent confondu avec le Golfe Stream qui n'en est qu'une branche assez autonome.

Les eaux chaudes des tropiques voyagent à la surface de l'Océan Atlantique vers le nord tout en se densifiant en raison des fluides de chaleur et de l'évaporation. À certains endroits elles sont assez denses par rapport aux eaux environnantes pour plonger et alimenter l'eau profonde nord atlantique qui retourne vers le sud où elle remonte en surface au niveau de l'Antartique.

Or, selon des études récentes, la fonte de la banquise, de la calotte du Groenland et l'augmentation des précipitations due au réchauffement constituent de nouveaux flux d'eau douce qui pourraient diminuer la salinité de l'Atlantique Nord. Réchauffées et moins salées ces eaux plongeraient moins facilement vers les profondeurs. Ce qui pourrait provoquer un ralentissement de l'AMOC, si ce n'est un arrêt. En ralentissant le courant tranporterait moins d'eau salée des tropiques et la salinité des eaux baisserait encore au point de provoquer l'effondrement de l'AMOC. D'autres chercheurs auraient détecté le signal de ce grand affaiblissement.

Les conséquences d'un effondrement de l'AMOC, qui selon d'autres recherches pourrait advenir avant 2050, seraient effroyables en Europe qui pourrait perdre 4 à 10°C de température moyenne en une dizaine d'années seulement et connaître les hivers du Canada, mais aussi des canicules et la sécheresse en été. Certains scientifiques du GIEC, qui envisageait un affaiblissement de 10 à 70% de l'AMOC au delà de 2100, à un niveau de réchauffement global de +2,5°C, se disent interrogés par ces découvertes quand de nombreux spécialistes admettent qu'on connait assez mal tous les mécanismes du milieu marin alors qu'il représente 70% des terres émergées.

L'embarras de certains scientifiques tient aussi aux résultats de ces études. Bien qu'elles demandent à être confirmées et précisées elles vont à l'encontre du discours tenu aux citoyens depuis des décennies. Comment expliquer que le réchauffement actuel pourrait aboutir à une quasi glaciaction chez nous ? Avec le risque d'alimenter le moulin des climatosceptiques. Or nous pourrions arriver vite au point de basculement des 2,5°C évoqués par les savants. Selon le GIEC et l'Organisation Météorologique Mondiale nous nous situons entre +1,2 et +1,4°C de réchauffement global et les températures grimpent fortement.

Fondées ou pas ces nouvelles nous pressent de réduire fortement nos émissions de C02.

 

Remarques :

1 Bien qu'il soit souvent confondu avec celui de l'affaiblissement et de l'inflexion du Golfe Stream vers les côtes nord-africaines par les médias avec plus ou moins d'honnêteté et de rigueur, le problème de l'affaiblissement et de l'arrêt de l'AMOC est un scénario connu du milieu des climatologues. Des paléoclimatologues ont découvert des traces de ce phénomène dans la banquise du Groenland, avec parfois des chutes de 5°C de la température globale enregistrées en une décennie seulement. Cependant c'est la première fois que nous avons des études sérieuses sur le sujet.

2 Il y urgence pour les chercheurs et pour les décideurs à approfondir les connaissances sur ce mécanisme de l'AMOC, parce que notre peine pourrait être aggravée et précipitée par un autre phénomène en cours. J'en avais déjà parlé dans une chronique. Sans qu'on en parle beaucoup, l'éruption du volcan Hunga Tunga du mois de janvier 2022 dans les Îles Tonga qui projeta l'équivalent de 67 à 68 000 piscines olympiques dans la stratosphère, augmentant de 13% la quantité de vapeur d'eau de cette couche particulièrement hermétique de l'atmosphère aurait déjà commencé à changer en profondeur le climat de la planète. Des études fiables, notamment une du CNRS, ont estimé à +1,5°C le potentiel de forçage de ce phénomène sur la température globale. Selon certains spécialistes, l'envolée sans équivalent des températures de la surface des océans et des terres émergées observée dès le mois de mai ou de juin 2022 et qui dépasse de beaucoup tous les scénarios du GIEC, serait le fait de ce volcan. Or, pour en revenir à notre problème de l'AMOC, si l'estimation majoritaire d'un point de retournement à +2,5°C de température globale est la bonne, autant dire que c'est ce fichu volcan qui pourrait rapidement nous projeter dans une dimension inconnue et effroyable du climat sans que nous puissions y changer quoi que ce soit dorénavant.

3 Au demeurant, même si elles venaient à être infirmées par la suite, ces nouvelles hypothèses tombent à point nommé pour rappeler chacun, scientifiques comme vulgarisateurs, à la prudence et à l'humilité, dont l'usage du conditionnel est l'expression, mode fortement malmené à une époque où de plus en plus d'imbéciles infatués préfèrent propager les discours et les théories attrapés au vol devant les écrans, pour certains sans même tout comprendre, comme si c'était paroles d'évangile et la vérité révélée. Trop de contemporains érigent la science en nouvelle religion, peut-être pour se conformer aux dominants et à leurs médias selon l'idéologie "progressiste", et transforment les vérités communément admises et reconnues du moment en dogmes au sujet desquels ils interdisent aux autres le moindre doute et jusqu'à l'expression de la moindre nuance sous peine d'excommunication, quel que soit le domaine, climat, médecine, etc ! Croire, réciter son chapelet ou la boucler, comme au temps de l'Inquisition dont la pensée unique n'est qu'une forme détournée et indolore, au prix d'un conditionnement sournois et de longue haleine. Sans oublier que ces procédés intolérants et autoritaires fabriquent bien plus de scepticisme de toute sorte qu'ils ne convainquent. Or l'histoire des sciences le montre, bien qu'elles soient prodgieuses et souvent le résultat du travail de génies, les découvertes et les "vérités" scientifiques s'appuient sur les connaissances et sur les outils de chaque époque et un nouveau génie ou de nouveaux instruments peuvent toujours les nuancer, questionner, dépasser, préciser ou infirmer par la suite. À l'instar de la physique quantique qui de nos jours met un peu en évidence les limites de la théorie de la relativité d'Einstein. Dans le domaine du climat, tout ce que les spécialistes reconnus avancent, et c'est leur devoir, s'appuie sur les connaissances actuelles. Sauf que la climatologie est une science assez jeune pour ce qui est des instruments de mesure, d'observation et de calcul sophistiqués, une science qui progresse assez vite certes, mais à qui manquent peut-être encore quelques clefs de compréhension des mécanismes très complexes du climat planétaire. Les modélisations, les "scénarios" des équipes de chercheurs comme celles du GIEC, sont issus de calculs ou simulations très savants faits avec des superordinateurs où on entre toutes les données connues. L'existence possible et probable de facteurs inconnus, potentiellement importants et qui donc pourraient fausser les calculs comme les résultats devrait suffire à justifier l'emploi systématique du conditionnel et de toutes les tournures de langue de l'hypothétique.

Adishatz !

Publicité
Publicité
4 février 2024

Le temps de l'année 2024 près de Salies de Béarn (chronique.)

20240131_104837

(Mise à jour le 4 novembre)

Menu :
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre

Novembre
Décembre
Bilan de l'hiver
Bilan du printemps
Bilan de l'été

Bilan de l'automne

Adishatz,

Impossible au démarrage de cette chronique annuelle au fil des mois, de ne pas resituer la narration qui suit dans le contexte d'un réchauffement climatique global qui se poursuit et multiplie les signaux de plus en plus inquiétants. En ce début d'année, les températures des eaux de surface des océans et des mers surclassent déjà tous les records de chaleur que l'année 2023 avait pourtant pulvérisés. C'est une très mauvaise nouvelle car jusqu'à présent la température des eaux de surface des océans et des mers, bien qu'en hausse constante, évoluait beaucoup plus lentement que celle des terres émergées. Or les océans et les mers qui représentent 70% de la surface du globe jouent un rôle très important dans la stabilisation du climat.

Sur les 30% restant, plus particulièrement dans l'hémisphère nord, l'anomalie positive de températures atteint des niveaux jamais vus depuis le début des relevés météorologiques, à plus de 1,5°C au-dessus de la moyenne 1979-2000.

Si je prends la peine de publier ces données c'est pour mieux vous convaincre de l'aberration et de l'inconséquence totale d'un funeste projet qui a cours en ce moment par chez nous et qui aboutirait à terme à couper des centaines de milliers d'hectares de bois et de forêts de notre belle Gascogne pour les transformer en "e-kérosène" dans une usine à Lacq, Bio Tjet. Ses promoteurs perfides, arguent qu'il faut couper les essences actuelles car elles seraient inadaptées au réchauffement climatique et promettent de replanter des essences à croissance rapide. Sauf leur menterie enrobée de green washing, cela revient à remplacer des capteurs de CO2 actuellement efficaces par d'hypothétiques capteurs de CO2 (encore faut-il qu'ils poussent) qui ne commenceront à fixer réellement du carbone que dans plusieurs décennies, sans oublier celui que le "e-kérosène" d'une petite élite prête à tout pour pérenniser son mode de vie devenu insoutenable pour les équilibres vitaux de notre planète, ne manquera pas de relâcher d'ici-là... Je vous invite à vous informer sur ce projet en vous rapprochant des associations environnementales locales, notamment la Sepanso. Des collectifs sont en cours de constitution.

Janvier :

Ce premier mois de l'année a vu la fin de la très longue et copieuse séquence de pluie démarrée à la mi-octobre, et qui aura eu l'heur de ramener nos nappes phréatiques à des niveaux satisfaisants. Après trois premières journées presque sèches, un gros passage pluvieux sévit du 4 au 7 janvier (52 mm,) puis un autre plus modeste (18 mm) du 14 au 17. Après le 18 janvier le temps se met au sec (hormis 5 bons millimètres le 22 et le 23.) De sorte que le mois termine en anomalie de précipitations de près de 30%.

Vous n'imaginez pas l'embarras qui est le mien au moment d'aborder le volet températures... Pour l'instant cet hiver est méconnaissable, j'ai beau chercher, il n'y a rien de tel dans mes relevés à Lasbordes depuis 1985. Non pas qu'il fasse très doux par moment en janvier chez nous, mais c'est surtout la quasi disparition des températures "fraîches", de saison comme on dit, autour de 10°C, et qui étaient le liant des hivers naguère entre les périodes froides et les inévitables redoux, qui me laissent dubitatif et inquiet.

Pourtant le froid n'a pas manqué de bravoure et a pu temporairement se montrer incisif. D'abord du 5 au 13 janvier après un début d'année à 13°C. Le thermomètre est resté bloqué sous les 5°C du 8 au 12 avec deux journées particulièrement froides (pas plus de 2°C) les 9 et 10. 7 nuits de gel consécutif avec un pic à -5°C le 9. Salies de Béarn n'aura vu passer que de rares flocons mouillés perdus dans la pluie glaciale le mercredi 10 tandis que le nord de l'Aquitaine faisait des bonhommes de neige.

La deuxième et dernière offensive du froid (après un très net redoux entre 13 et 17°C du 14 au 18 tandis que le nord de la France grelotait dans le froid et sous la neige) est advenue le 19 et le 20 janvier. Elle fut d'autant plus ressentie que la veille il faisait extrêmement doux et que nous avons perdu près de 15°C en quelques heures. Après une journée bloquée à 3°C le 19 il a gelé à -8°C le samedi 20 janvier. Journée de pèlerinage climatique d'une certaine façon, les fossés, talus et portions ombrées de nos paysages restant gelés toute la journée, comme cela advenait plus souvent il y a dix bonnes années.

Après une ultime gelée à -3°C le dimanche 21, le mois de janvier a définitivement basculé dans la grande douceur, 13 à 18°C, les températures nocturnes fluctuant entre 3 et 7°C.

Dans ces conditions on s'estime presque heureux que janvier 2024 termine avec "seulement" un petit peu plus de 1°C d'anomalie thermique positive.

Février :

Il aura fallu attendre la nuit du 27 au 28 février, pour arracher à la douceur d'un mois sans partage la piètre gelée qui nous évite de renouer avec le triste record du mois de février 1990. C'est dire...

Les six premiers jours du mois sont très agréables, presque sans pluie, avec des températures maximales oscillant généralement entre 13 et 15°C mais s'abaissant à 8°C le 5. Les minimales sont douces pour la période, entre 3 et 7°C.

Une très nette dégradation des conditions météorologiques s'opère dans l'après-midi du mercredi 7 et jusqu'au lundi 12. Près de 60 mm de pluie, principalement sur les journées du samedi 10 et du dimanche 11. Les températures sont très douces du 7 au 9 (16 à 17°C les après-midis, 8 à 10°C en cours de nuit,) mais fléchissent quelque peu après le 10 (8 à 9°C pour les maximales.) Dans ce contexte très agité, la journée du lundi 12 est marquée par une tempête virulente baptisée Karlotta. Quelque peu sous-estimée par la plupart des modèles météo elle sévit sans coup férir de 11h30 à 14h30, des dégâts aux toitures sont signalés ici et là, ainsi que des arbres abattus, notamment de vieux fruitiers pourtant aguerris, et des pylônes en bois de télécommunication sortis de terre et sectionnés. Les observations pointent un couloir de vent à plus de 100 km/h en flux tendu depuis la côte jusqu'à l'intérieur du Béarn. La station basque voisine d'Aïcirits enregistre des rafales à 110 km/h, valeur maximale approximative que l'on peut raisonnablement étendre aux secteurs de Sauveterre de Béarn, Navarrenx et Salies de Béarn au vu des dégâts. Orthez plus au nord, n'enregistrera "que" 80 km/h.

Les journées des 13 et 14 février sont beaucoup plus calmes et agréables. Après une nuit à 2°C le 13 la température grimpe à 21°C le 14.

Le jeudi 15 février reproduit cette température mais le temps se dégrade fortement. Un cumul de 27 mm est réalisé le 16 février sur 48 h.

Un intervalle sec plus durable advient du 17 au 21 février avec des températures maximales fluctuant entre 12 et 16°C et des minimales en dents de scie (2 à 9°C.)

Le jeudi 22 février se produit un nouveau changement radical. Précédé par un coup de vent de sud-ouest générant un pic de douceur à 19°C la bascule en vent d'ouest de la tempête Louis s'avère moins violente que redoutée, localement. Il faut dire que les services météo ont sans doute voulu anticiper après avoir été un peu pris de court par Karlotta. On a essuyé deux ou trois grosses rafales sous un gros nuage convectif vers 15 h 30 et le vent s'est très vite calmé. Nonobstant, le passage du front froid associé à cette tempête plus septentrionale avait dans son sillage un temps nettement plus pluvieux mais aussi plus frais et même temporairement assez froid pour terminer le mois. Les journées des 23, 24 et 25 février sont caractérisées par de puissantes giboulées avec grêle et coups de tonnerre. Par la suite ce seront plutôt des pluies continues. Si les températures maximales descendent brièvement jusqu'à 6 ou 7°C (le 24 et le 27,) on évolue généralement entre 9 et 13°C, renouant pour quelques jours avec des normales de fin d'hiver qu'on croyait surannées. Hormis la faible gelée du 28 les minimales ne descendent pas en dessous de 2°C.

Ces huit dernières journées plus fraîches ont quelque peu estompé l'anomalie positive de températures de ce mois de février qui sans cela aurait pu surpasser certains illustres devanciers tels que février 1990. Côté précipitations, avec un cumul dépassant 195 mm les normales mensuelles sont plus que doublées et février 2024 se situe parmi les plus arrosés.

Bilan de l'hiver :

Malgré un fléchissement entre le 17 janvier et le 7 février, l'hiver 2023-2024 s'avère particulièrement pluvieux, 468mm (environ 30% d'excédent,) sur la lancée des mois d'octobre et de novembre. Malgré deux incursions froides assez incisives au cours des deux premières décades de janvier, le niveau des températures moyennes sur décembre-janvier-février présente une anomalie de douceur très forte, très légèrement inférieure à +2°C. Très peu de températures maximales inférieures ou égales à +5°C, un total de 20 gelées depuis le début de la basse saison (c'est très faible,) cet hiver est parmi les plus doux jamais enregistrés, en compagnie de 1989-1990, 2000-2001, 2015-2016 et 2019-2020

Mars :

- Heurèr, heurèris, qu'ès passat e non t'èi vist, ce disè lo paisan au més de heurèr.
E lo més de heurèr que responè en hant un emprunt au més de març :
- Prèsta me'n un, prèsta me'n dus, prèsta me'n tres, prèsta me'n quate ! Que'us te s'i hèi tots pena abater...

- Février, temps de février, tu es passé sans que je te remarque, disait le paysan au mois de février.
Et le mois de février répondait en faisant un emprunt au mois de mars :
- Prête m'en un, prête m'en deux, prête m'en trois, prête m'en quatre, je vais leur faire un temps exécrable...

Les cinq premiers jours du mois furent particulièrement agités et frais dans la lignée de la dernière décade de février. Des températures maximales ne dépassant plus 11 à 13°C et une faible gelée ( 0°C) le 4. Près de 95 mm de précipitations parfois sous forme de giboulées ce qui devient tellement rare qu'on se doit de le signaler. Mention spéciale à la journée du dimanche 3, bien froide, température n'excédant pas 7°C et qui a vu voltiger quelques flocons de neige sous les giboulées les plus froides pour un cumul de 37 mm.

Après une nouvelle faible gelée ( 0°C) le 6 le temps s'assèche et s'éclaircit jusqu'au dimanche 10 à la mi-journée. Malgré un pic à 19°C le jeudi 7 les températures restent dans les normes de la saison, 13 à 15°C.

Dans l'après-midi du dimanche 10 mars une nouvelle dégradation sensible des conditions météorologiques s'opère, débouchant sur une journée du 11 très pluvieuse (près de 31 mm) sous forme de giboulées accompagnées de grêle. Les températures maximales oscillent entre 10 et 13°C. Les averses cessent la nuit suivante pour un cumul approchant 34 mm.

La journée du mardi 12 mars voit donc une très nette amélioration du temps qui tiendra bon jusque dans la soirée du lundi 25 malgré deux ou trois averses isolées. Après deux nuits un peu fraîches les 12 et 13 mars la période qui s'ouvre est caractérisée par une très nette hausse des températures, avec des maximales supérieures à 20°C presque continuellement du 13 au 22 mars, et un pic à 24°C ce même jour et des minimales entre 8 et 11°C du 18 au 22. À partir de la journée du 23 mars, toutefois, les températures dévissent lentement pour rejoindre les normales saisonnières à l'avant d'un nouveau changement de temps.

Les tout derniers jours du mois, de l'après-midi du 25 au dimanche 31 sont extrêmement agités et nettement plus frais, avec des minimales fluctuant entre 1 et 5°C et même une faible gelée (0°C) le 27 mars. Le dernier jour du mois ne dépasse pas 10°C. Sous l'emprise de puissants cumulonimbus les cumuls de précipitation de cette dernière semaine sont impressionnants (84 mm,) notamment la journée du vendredi 29 qui réalise à elle seule 42 mm. Ces mêmes cumulonimbus génèrent de puissantes averses de grêle et favorisent les fortes chutes de températures par isothermie, ce qui explique en grande partie la fraîcheur des soirées et des nuits.

Au bilan, le mois de mars 2024 termine sur un cumul proche de 220 mm de pluie, soit près du double des normales mensuelles. Malgré des minimales assez proches des moyennes attendues le mois termine encore en anomalies positive de températures de près de 1°C, signature de la longue période de très grande douceur survenue en milieu de mois. Nous n'observerons plus de mois en anomalie thermique négative tant que les périodes dites "froides" ou "fraîches" correspondront tout juste à ce que nous appelions les normales il y a encore quinze ou vingt ans tandis que les périodes de grande douceur ou de chaleur nous propulseront sans forcer à 5 voire 10°C au-dessus de ces dernières.

Avril :

Les mois d'avril et de mai sont rarement faciles à résumer pour un chroniqueur climatique et chaque année je peine à trouver un fil conducteur dans ma narration tant les types de temps se bousculent et les températures varient, en attendant que le mois de juin et l'été imposent leur suprématie... Et c'est aussi pour cela que depuis deux ans j'ai opté pour une actualisation tout au long de l'année.

Une fois n'est pas coutume, cette année le mois s'est organisé en deux temps, une première partie chaude, parfois même très chaude et généralement ensoleillée jusqu'au 14, et une seconde, nettement plus fraîche et perturbée du lundi 15 au mardi 30.

Les deux premiers jours du mois sont perturbés et modérément pluvieux ( environ 15 mm ) avec même quelques giboulées de grêle. À partir du 3 le temps s'éclaircit et les températures s'envolent. Un pic à 30°C est enregistré dans mon versant de coteau boisé le 5 avril mais ce sont des valeurs approchant 33 à 34°C qui sont relevées dans les localités voisines. Cet épisode de chaleur très précoce n'est pas sans rappeler celui des premiers jours d'avril 2011.

Dans l'après-midi du 8 et toute la journée du 9 un important passage pluvieux ( cumul de 39 mm ) met fin à cette séquence chaude. Les températures maximales ne dépassent pas 13°C le 9 et 15°C le 10.

Toutefois, avec le retour du beau temps le mercure repart très vite à la hausse et on dépasse à nouveau 25°C du 12 au 14.

La journée du lundi 15 avril, beaucoup plus maussade et très faiblement pluvieuse marque une rupture très nette et saisissante avec les deux semaines précédentes. Les températures maximales descendent progressivement sous les 15°C jusqu'au 18 sous un ciel lâchant des averses bien froides descendant du nord. À la faveur d'une accalmie sèche et plus claire les températures remontent temporairement à 20 et même 21°C le vendredi 19 et le samedi 20 mais les nuits sont très froides, en dessous de 2°C, avec même une faible gelée (0°C) le lundi 22.

À cette date une nouvelle descente froide fait plonger les thermomètres plus nettement et la journée du 24 avril avec des valeurs comprises entre 0 et 10°C est digne d'un mois de Janvier. À noter aussi que cette période fraîche qui reculera lentement après le 26 avril avait dans ses bagages un nouveau train perturbé qui nous survivra à ce mois d'avril.

Bizarrement cette deuxième quinzaine perturbée et fraîche s'est avérée moins pluvieuse quantitativement que la première aux précipitations plus passagères mais aussi plus copieuses. Avril 2024 termine sur un léger déficit pluviométrique qui n'entame en rien les réserves reconstituées tout au long des mois précédents. Et malgré la forte baisse enregistrée en cours de mois on termine encore sur une anomalie positive de températures de près d'1 degrés.

Mai :

"Nous n'aurons pas eu un joli printemps..." C'est ce que me disait souvent mon aïeule Nancie Camougrand lorsque les mois d'avril et de mai n'en finissaient plus d'instabilité, de grisaille et de fraîcheur. Les dernières semaines du printemps m'ont donné de ressasser ces paroles avisées.

Les premiers jours du mois de mai, jusqu'au 7 ont été particulièrement arrosés et globalement frais malgré un pic de chaleur à 26°C le 5. On note même une nuit à 3°C le 3. La veille a vu quelques giboulées de grésil.

Une très courte amélioration et une hausse des températures adviennent du 8 au 10.

Toutefois, après un pic de chaleur à 30°C le 11 le temps tourne à l'orage et on repart pour une longue séquence instable et fraîche jusqu'au 23. Les températures peinent à atteindre et dépasser les 20°C en journée et on repasse sous les 10°C en cours de nuit. Si les journées des 13, 18 et 22 mai se signalent par des précipitations plus abondantes (25, 19 et 17 mm) nul ne peut se sentir dispensé de sortir sans parapluie durant cette période. Dans ce contexte la journée du 19 s'est signalée par un orage extrêmement puissant accompagné de pluies torrentielles et localement de grêle affectant principalement les localités de Làas, d'Andrein, d'Orion et de l'Hôpital d'Orion, mais laissant le quartier Lasbordes et Salies en marge.

À partir du 24 les derniers jours du mois de mai sont un peu plus agréables malgré quelques passages pluvieux plus modiques. Mais les températures ne parviennent pas réellement à reprendre de la hauteur, de rares pics de chaleur isolés (27°C le 25 et 26°C le 29) étant rapidement balayés par la bascule du vent au nord-ouest, frais.

Au final mai 2024 termine en déficit thermique de près de 1°C dans le département, ce qui est devenu fort rare depuis le début de la décennie mais en excédent pluviométrique de plus de 50% par rapport aux normales mensuelles.

Bilan du printemps 2024 :

En dépit de quelques périodes ensoleillées et sèches, principalement en mars et avril, ce printemps s'est avéré particulièrement instable et arrosé avec un déficit d'ensoleillement qui a favorisé un ressenti bien morose. Le faible déficit pluviométrique d'avril qui faisait suite à un mois de mars en fort excédent a très vite fait place à un mois de mai très pluvieux de sorte que le trimestre termine sur un excédent de plus de 50%.

Malgré des températures en baisse après la mi-avril et un mois de mai plus frais que les normales ce printemps béarnais termine encore en anomalie positive d'un bon degré. Il faut rappeler que si la forte couverture nuageuse freine la hausse des températures diurnes, elle empêche aussi le refroidissement nocturne.

Cette année, une fois n'est plus coutume, les nappes sont bien remplies au moment d'amorcer le grand virage estival...

Juin :

L'embellie observée fin-mai se poursuit jusqu'au 7 juin inclus avec des températures maximales remontant lentement jusqu'à 25°C puis culminant à 30°C le 5 et le 6, les minimales restant longtemps proches de 10°C.

Une brève mais très intense dégradation orageuse survient entre la fin de l'après-midi du 8 et le début de matinée du 9 juin. Le secteur de Salies est affecté par de très puissants nuages d'orages descendant de la Chalosse et du Gers et tournoyant très longuement sur le secteur. Ces cumulonimbus génèrent des précipitations extrêmes dans un tintamarre indescriptible mais miraculeusement pas de grêle. Mon pluviomètre totalise 88 mm en moins de 12 heures, certains voisins parlant de 90 à 100 mm, chiffres sujets à caution. Il semble que les quantités d'eau furent encore plus impressionnantes en allant vers L'Hôpital d'Orion, Lanneplàa et Orthez. Ce cataclysme a provoqué une crue très soudaine et dévastatrice de nos cours d'eau, débordant sur les routes et emportant des bandes entières de champs fraîchement mis en culture.

La période du 10 au 18 juin est plus agréable mais jamais totalement stable et sèche avec un risque d'averses ou d'orages certains après-midis et soirs. Elle est aussi un peu plus chaude (maximales de 23 à 29°C du 13 au 18) après quelques journées très fraîches jusqu'au 13 où on a eu toutes les peines du monde à dépasser 20°C en après-midi tandis que les minimales, inférieures à 10°C, sont descendues à 6°C le 13.

Une énième dégradation sensible s'opère dans la matinée du 19 juin avec plusieurs passages pluvieux copieux (cumul dépassant 35mm) jusque dans la nuit du dimanche 23. Dans ces conditions les températures maximales descendent sous les 20°C.

Après une brève accalmie ensoleillée et nettement plus chaude (31°C les 25 et 26 juin) le mois retourne à l'instabilité mais sans excès, avec des températures peinant à dépasser 25°C. Début d'été très instable et sans chaleur excessive, très loin des épisodes de fournaises des dernières années.

Juin 2024 termine en très important excédent de pluviométrie (près de 200%) mais avec des températures assez proches des normales.

Juillet :

Un mois de juillet "à l'ancienne," rappelant assez les mois de plein été des années 1980 et 1990 au 20° siècle, chaleur généralement contenue, assez constante et temps plutôt sec.

Jusqu'au 8 le temps est assez instable, sur la lancée de juin, mais les précipitations sont beaucoup plus faibles et de courte durée. Malgré quelques pics à 29 et 30°C (le 8) les températures peinent à atteindre 25°C et les minimales indiquant le plus souvent 11 à 12°C s'abaissent à 8 puis 9°C le 7 et le 8.

Même si les températures matinales restent encore parfois un peu basses (10°C le 13 juillet) la tendance générale est à la hausse à partir du 9, les maximales ne descendant quasiment plus sous les 25°C. On a même un pic à 32 et 33°C le 18 et le 19. Sur toute cette périodes seules de rares averses faibles (moins de 2 mm) et très brève affectent de résister à la mise en place d'un temps anticyclonique beaucoup plus sec.

Dans la nuit du 20 au 21 juillet un fort passage orageux advient, générant un cumul de 14 mm (seule valeur mensuelle dépassant les 10 mm/)

S'ensuivent quelques nuits assez fraîches du 22 au 25 (10 à 12°C.) Mais le temps redevient sec et les températures diurnes dépassent à nouveau facilement 25°C.

Poussant vers nous une très faible dégradation orageuse dans la journée du 27 juillet, la fournaise qui sévit en Péninsule Ibérique franchit les Pyrénées le lendemain. Si la valeur de 32°C relevée peut sembler modeste, c'est dans la soirée qu'on ressent nettement la poussée de fièvre. Seule la journée du lundi 29 juillet, avec 37°C mais dans une ambiance étouffante, sera véritablement caniculaire. Par la suite les orages de chaleur exsangues et surtout le vent d'ouest feront rapidement redescendre le mercure sous les 30°C.

Au final si ce mois de juillet 2024 termine assez proche des normales sur le plan des températures le déficit significatif de précipitations me donne à penser qu'on pourrait assez vite manquer d'eau en surface pour les cultures et la végétation. Mais bon, pour l'instant il faut bien dire que ces quelques semaines de temps sec et modérément chaud ont fait grand bien après les excès de mai et juin. Surtout qu'on est très loin des épisodes caniculaires à répétition qui ont caractérisé les étés de 2015 à 2022 et qu'on n'avait plus vu végétation aussi luxuriante et niveau des cours d'eau aussi hauts en Béarn depuis très longtemps à pareille époque. Il faut savoir apprécier les répits quand ils se présentent, nous en avons si peu...

Août :

L'été 2024 aura connu son moment le plus chaud entre le 28 juillet et le 11 août au soir avec des températures maximales souvent proches de 30°C. Le point culminant étant atteint très ponctuellement le dimanche 11 avec une envolée brusque des températures à plus de 40°C en Gascogne (38°C à Hauguernes béni des bois,) après un samedi déjà très chaud. Les onze premiers jours de ce mois d'août furent également particulièrement secs sur la lancée du moins de juillet. À l'exception d'un bref orage tonitruant vers 2h45 dans la nuit du 6 au 7 qui a généré 4 mm de pluie mais surtout un impact de foudre si proche de ma chambre que je le soupçonne d'avoir frappé mon antenne de toit avant de descendre sous terre par les réseaux électriques. À 3 h du matin pétante, pleine lumière et détonation, que dis-je explosion à la manière d'une bombe, d'une puissance jamais entendue pour ma part. Mes installations électriques ont disjoncté et le lendemain je mes suis aperçu que l'adaptateur du pc avait rendu d'âme dans l'affaire...

Le vent d'ouest qui s'est levé dans la soirée du 11 et a ramené ses trains de nuages depuis le Golfe de Gascogne a sonné le glas de cette séquence la plus chaude et la plus belle de l'été. Après quelques orages de mise en bouche le 12 et le 13, dans une ambiance vaporeuse, c'est un véritable déluge qui se déclenche dans la soirée du 13 et jusqu'en fin de matinée le 14 (environ 75 mm selon mes propres relevés, 80 voire 110 selon les relevés de certains voisins.) Temporairement les températures maximales redescendent sous les 25°C mais les minimales résistent à la faveur de la forte nébulosité nocturne.

Du 15 au 28 août le temps s'améliore et les températures remontent sans jamais toutefois revenir au niveau de la première décade car on atteint rarement les 30°C. Quoique souvent agréable cette période est également moins sèche car entrecoupé de brefs mais copieux passages pluvieux (principalement nocturnes) qui entretiennent l'humidité des écosystèmes après les orages de la mi-août. 7 mm dans la nuit du 17 au 18 et 6 mm dans celle du 24 au 25 par exemple.

Les trois derniers jours du mois marquent un nouveau tournant vers l'automne météorologique avec l'arrivée d'une goutte froide qui génèrent de brefs mais aussi puissants et copieux passages orageux dans une ambiance encore chaude (autour de 25°C.) Plus de 43 mm sont relevés sur la période (16 mm le 29 et 21 le 31.) Mention spéciale à l'orage du samedi 31 août au soir, qui s'est annoncé au sud-ouest peu avant 19h, par une sorte de double nuage mur ténébreux au-dessus des plaines des gaves et Sauveterre et a généré des rafales de vent de sud-ouest suffisamment puissantes pour mutiler et abattre de nombreux arbres d'une propriété voisine située en crête. Il n'est pas sans rappeler l'orage du 29 août 2022 qui avait abattu de nombreux chênes centenaires sur un périmètre plus étendu.

Sans rien retirer au ressenti essentiellement agréable et estival qui s'en dégage dans mon entourage le mois d'août 2024 termine en excédent pluviométrique de près de 50% et en anomalie thermique positive d'environ 0,5°C. Les précipitations nocturnes donc peu gênantes et le fait que les températures n'auront que très ponctuellement percé le plafond des 30°C sont pour beaucoup dans cette appréciation que je partage.

Bilan de l'été :

Il faut savoir apprécier les répits que le climat nous concède, fût-ce localement, ils sont de plus en plus rares. Même si partout ailleurs on ne voit que trop que le réchauffement climatique s'emballe et montre des valeurs catastrophiques à plus de 50°C, sans parler des incendies de forêts gigantesques qui ne manqueront pas d'aggraver la situation, je signe tout de suite pour que tous nos étés gascons soient du niveau de l'exercice 2024 jusqu'à la fin du siècle. Surtout après près de 10 ans de fournaise itérative. Nos paysages n'ont jamais été aussi verts et nos cours d'eau aussi hauts qu'en cette fin d'été. Merci pour eux ! Soufflons un peu ! Le climat ne manquera pas de revenir nous accabler...

Plus concrètement malgré un mois de juillet nettement déficitaire en pluie (-40 à -60%) et une première décade d'août encore sèche le trimestre juin-juillet-août termine sur un excédent avoisinant les 50%. Quant aux températures l'anomalie positive proche de 0,5°C est surtout portée par des températures minimales élevées, les maximales renouant quelque peu avec les standards de années 1980 à 2000. Un été très raisonnablement chaud dont personne ici ne s'est plaint.

Septembre :

Pour la première fois depuis une bonne dizaine d'année l'été n'a pas joué les prolongations. Après deux premières journées assez chaudes (26°C) mais ponctuées d'averses et d'orages, septembre est entré dans un long corridor de pluies, parfois soutenues (près de 83 mm le 6 et le 7 par exemple) et d'averses jusqu'au jeudi 12 en soirée. Les températures maximales oscillent le plus souvent entre 16 et 20°C, bien en deçà des normales, mais les températures minimales restent élevées pour l'époque, 12 à 16°C.

Dans le sillage des dernières averses du 12, alors que le temps s'assèche et s'éclaircit enfin, de l'air beaucoup plus frais s'engouffre par le nord. Les minimales dévissent, sous les 10°C du 13 au 18 avec trois nuits bien fraîches du 14 au 16 (4°C le 15.) Temporairement bloquées sous les 20°C les températures maximales remontent à 22 puis 23°C le 18 et le 19 septembre, à la faveur de journées bien ensoleillées et d'un basculement du flux au sud-est.

Une nouvelle dégradation s'opère le 20 septembre. D'abord de façon espacée (passages pluvieux nocturnes ou averses de courte durée) et dans une bonne douceur (20 à 23°C,) puis beaucoup plus active avec de fortes pluies (près de 67mm) et des températures en baisse sensible après un pic de chaleur à 27°C le 25.

Ce bref rafraîchissement nous vaut une nuit à 5°C le 29, et les deux dernières journées du mois sont ensoleillées et douces (23°C le 30) car le flux bascule très vite au sud-ouest à l'avant d'un nouveau système perturbé, mais ça on se le garde pour octobre...

Au final un mois de septembre exceptionnellement pluvieux (plus de 250 mm,) la deuxième quinzaine un peu moins arrosée que la première, avec des températures nettement moins chaudes que les précédents même si les minimales ont relativement bien résisté aux coups de boutoir de la fraîcheur...

Octobre :

2024 restera dans les annales de la climatologie locale comme l'année des "aigats." Et ce ne sont pas nos amis de péninsule ibérique qui me démentiront. Un "aigat" en gascon (aïgat) désigne un abat d'eau, une chute de pluie très abondante générant un maximum de précipitations (au moins 75 mm) en un minimum de temps (24 à 48 heures.) Depuis le mois de mai ici, on ne les compte plus et le mois d'octobre s'est surpassé en la matière. Au passage j'observe que les aigats ne sont pas des évènements météorologiques rares dans le sud-ouest de la France, même si cette année ils se signalent par leur fréquence, leur intensité, mais aussi le fait qu'entre deux aigats il continue à pleuvoir plus modérément et par intermittence quand dans un passé assez récent ils étaient très souvent suivis et/ou précédés de bonnes périodes sèches et ensoleillées.

D'une manière générale, hormis un intermède sec du 20 au 24 et une amélioration très poussive à partir du 27 ou 28 ce mois d'octobre a multiplié les journées de pluie constituées en épisodes souvent copieux (32 mm du 1er au 3) puis 30 mm le 9 et le 10 au passage des restes de l'ouragan Kirk. Après de bonnes heures ensoleillées mais émaillées de puissantes rafales de sud-ouest le basculement brutal du flux au nord-ouest au passage d'un front froid associé a donné lieu à un impressionnant balayage tempétueux le mercredi 9 vers 17h, les vents les plus violents faisant rage dans un rideau de pluies diluviennes tombant à l'arrière d'un arcus ténébreux barrant tout l'Atlantique avant de traverser le département. Quelques rafales dépassant les 110 km/h ont été enregistrées par endroit et les nombreux arbres abattus, mutilés témoignent de la virulence de bref épisode.

Après quelques journées nettement moins arrosées le premier aigat est advenu de l'après-midi du 16 à la mi-journée du 19, générant entre 100 et 150 mm de pluie dans tout le secteur, la seule journée du 17 en totalisant près de 85. La ville de Salies a renoué avec les inondations mais on reste très loin du cataclysme de juin 2018.

Un deuxième aigat de moindre intensité (environ 63 mm) a affecté le département en allant vers l'ouest du vendredi 25 au vendredi 27.

Ces aigats et autres passages pluvieux copieux ont tiré les températures maximales mensuelles vers le bas, notamment le dernier qui les a durablement faites descendre sous les 15°C. Globalement la première partie du mois fut très douce voire assez chaude en après-midi, avec deux pics à 27°C les 9 et 13 octobre et la seconde un peu plus fraîche à partir du 17 où on dépassera plus difficilement les 20°C. Toutefois, il convient de signaler qu'après quelques nuits un peu fraîches à la mi-septembre les températures minimales de ce mois d'octobre ont eu beaucoup de mal à descendre sous les 10°C.

Au final octobre 2024 termine avec une pluviométrie record de 250 mm (comparable à celle de septembre,) et des températures assez proches des normales portées par des nuits relativement douces encore.

À suivre...

Retour au menu

20 janvier 2024

Lo gatòt e l'agent recensaire...

Lo gatòt e l'agent recensaire

 

20210705_124944

L'aute dia, quan davi un torn peu campèstre que vau trobar l'ua de las meas vesias, la Ticià. En m'apressant de la caseta que vau enténer a ua nhaulèra qui arribava de darrèr las topias deus agrumes au devath deu costèr.

La Ticià qu'èra au portalèr. Que m'explica aqueth gatòt gris qui adara se l'atormèra las garras en arronant e en nhaulant tot doç que l'ei arribada au temps de las hèstas. Qu'ei ua abitudassa a noste. Quan existeishen associacions tà vesiar los animalòts qui ne vòlen pas mei o qui ne pòden pas neurir, tròp de monde que s'estiman mei abandonar los gats a descús totun, d'ua veiturada a las estremèras deus camins, de nueit. Shens desbrombar tots los qui s'aiman mei arpastar lo Netflix pumèr d'avitar un gatòt a trucas d'un paquetòt de croquetas lo mes.

La Ticià qu'ei embestiada, despuish qu'ei arribat, que's neureish aqueth animalòt, mes ne'u hè pas entrar a casa e n'a pas tròp idea de'u se préner. Permor, on demora, contra ua rotòta, las autòs que l'an esglaishat tròp de companhs e la loa esperança de vita qu'ei abracada.

En aqueras qu'arriba ua veitura blanca, de foncion, e que'n baisha un gojatet dab un paperòt. Qu'ei l'agent recensaire. A la vesia que la sovienen drin aqueras tacanheras administrativas. Que s'a perdut l'òmi just mei d'un an hè e com hèra de vielhòts ne ved pas mei tròp l'interés de taus formalitats.

  • "S'as dens l'idea de't guardar lo gatòt n'as pas qu'a desglarà'u, ce la hei. Atau los mossurs de Paris que poderàn carcular quant de camions de croquetas e calerà cargar entau Carrefour de Salias per un vintenat d'ans. E se ne'u te vòs pas préner, desglara'c tanben, atau que poderàn carcular las indemnitats caumatge deu conductor."

Drin après que'm tornèi gahar la camada, tad ac tot díser, aqueth gatòt, que'u m'averí plan adoptat. Lhevat que'm pesa mei anar mei de portar gats tròp joens en tèrra...

 

Au men Capdan tant aimat, defuntat suu còp lo 13 d'octobre de 2023...

 

Le chaton et l'agent recenseur...

L'autre jour, alors que je me promenais dans la campagne j'ai rencontré une de mes voisines, la Ticia. En m'approchant de la maisonnette j'entendis un miaulement qui provenait de derrière les grands pots des agrumes sous l'appentis.

La Ticia était sur le pas de la porte. Elle m'explique que ce chaton gris qui maintenant s'enroule autour de ses mollets en ronronnant et en miaulant tout doux lui est arrivé pendant les fêtes. C'est une sale habitude chez nous. Alors qu'ils existent des associations pour prendre soin des animaux de compagnie dont on ne veut plus ou qu'on ne peut pas nourrir, trop de gens préfèrent encore abandonner les chats en cachette, d'un coup de voiture aux confins des chemins, de nuit. Sans oublier tous ceux qui préfèrent engraisser Netflix plutôt que de subvenir aux besoins d'un jeune chat au prix d'un petit paquet de croquettes par mois.

La Ticia est embêté, depuis qu'il est arrivé, elle nourrit ce petit animal, mais elle ne le fait pas rentrer chez elle et elle n'a pas trop envie de le garder. Parce que, où elle habite, tout près d'une petite route, les autos lui ont écrasé trop de compagnons et leur espérance de vie est écourtée.

C'est là qu'arrive une voiture blanche, de fonction, et en descend un jeune homme avec un petit papier. C'est l'agent recenseur. Ma voisine est un peu ébahie par ces tracasseries administratives. Elle a perdu son mari depuis à peine plus d'un an et comme beaucoup de personnes âgées elle ne voit plus trop l'intérêt de telles formalités.

  • "Si tu as l'intention de garder ce chat tu n'as qu'à le déclarer, lui fais-je. Comme ça les messieurs de Paris pourront calculer combien de camions de croquettes il faudra charger pour le Carrefour de Salias pendant une vingtaine d'années. Et si tu ne veux pas l'adopter, déclare-le aussi, comme ça ils pourront calculer les indemnités chômage du conducteur."

Sans trop tarder je repris ma marche, pour tout dire, ce chaton, je l'aurais bien adopté. Sauf qu'il m'est de plus en plus pénible de porter des chats trop jeunes en terre...

 

À mon Capdan tant aimé, décédé brutalement le 13 octobre 2023...

6 janvier 2024

Le temps près de Salies de Béarn en 2023 en chiffres...

Le temps de l'année 2023 à Salies de Béarn (statistiques...)

20230101_174505

*La hauteur de pluie (H pl) et l'épaisseur de neige (E ne) sont exprimées en centimètres.

 

Légende

Températures très nettement inférieures aux normales. écart > 5°

Températures nettement inférieures aux normales. écart > 2°

Températures inférieures aux normales. 0°,5>écart<2°

Températures conformes aux normales. écart<0°,5

Températures supérieures aux normales saisonnières. 0°,5>écart<2°

Températures nettement supérieures aux normales saisonnières. 2°>écart

Précipitations sous forme de pluie, inférieures de plus de 50% à la normale.

Précipitations sous forme de pluie, inférieures de moins de 50% à la normale.

Précipitations sous forme de pluie, supérieures de moins de 50% à la normale.

Précipitations sous forme de pluie, supérieures de plus de 50% à la normale.

 

Janv

Févr

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

Ann

T mx

8°26

11°,17

17°,12

18°

22°,6

26°,97

26°,71

27°,32

25°,86

21°,83

13°,46

10°,64

19°,16

T my

4°,67

5°,44

11°,18

12°,27

15°,4

20,68

20°,54

21°,1

19°,71

16°,38

9°,66

6°,88

13°,66

T mn

1°,09

-0°,28

5°,25

6°,54

8°,2

14°,4

14°,38

14°,88

13°,56

10°,93

5°,86

3°,12

8°,16

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

R ch

19°

19°

28°

27°

30°

31°

35°

37°

33°

30°

21°

15°

37°

R fr

-7°

-6°

-7°

-1°

12°

11°

-1°

-3°

-7°

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préc

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pl

17

4

12

13

17

15

12

10

13

13

23

18

168

Ne

7

1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8

Or

4

 

3

2

7

15

6

2

7

 

2

1

49

Gr

2

 

 

2

 

 

1

 

 

 

1

1

7

H pl*

24,62

3,22

9,78

12,61

5,26

12,79

5,76

7,24

9,98

15,34

30,98

17,52

155,1

E ne*

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

0cm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

T mx

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

>25°

 

 

2

2

9

22

22

21

19

12

 

 

109

>30°

 

 

 

 

2

6

6

10

6

1

 

 

31

>35°

 

 

 

 

 

 

1

2

 

 

 

 

3

>40°

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

T mx

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

<10°

19

16

5

1

 

 

 

 

 

 

6

17

64

<5°

5

2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7

<0°

1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

<0°

15

16

5

2

 

 

 

 

 

 

2

7

47

<-5°

2

3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5

<-10°

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3 janvier 2024

La saison des champignons 2023

20231114_154728

Adishatz,

À vivre des saisons haletantes et pleines depuis l'aube de ce siècle, sans connaître les déconvenues des années SANS, on commençait à s'habituer à l'idée que la chose n'adviendrait plus jamais, surtout pas dans la foulée d'un exercice 2022 qui avait pulvérisé tous les records, du moins pour ce qui est des cèpes, et donné pleine satisfaction concernant la plupart des autres espèces populaires. De ce fait c'est en toute confiance qu'au début de l'année j'ai acheté un nouveau carnet afin de remplacer au pied levé celui sur lequel je consigne toutes mes infos de cueillette saison après saison car je considérais que les pages qu'il restait à noircir sur ce dernier ne suffiraient pas à tout contenir...

Les morilles en détresse absolue...

Et pourtant... Malgré un hiver correct, janvier et février caractérisés par de nombreuses gelées parfois sévères et quelques périodes de froid modéré, les morilles ont donné un premier coup de semonce. Apparues plus tardivement que les années précédentes, dans les tout derniers jours de mars, elles furent bien plus rares qu'à l'accoutumée à basse altitude, mon décompte s'arrêtant à 11 spécimens dans ma morillère d'observation le 20 avril tandis qu'elles étaient quasiment introuvables au bord des gaves. En altitude la saison des morilles coniques connut un démarrage plus prometteur en deuxième quinzaine d'avril mais un début de mois de mai plus chaud a rapidement eu raison de ces bonnes résolutions. D'une manière générale, il est à craindre que les morchellacées, dont les effectifs tendent à diminuer au fil des années, n'aiment pas du tout le nouveau climat de plus en plus chaud qui se dessine en France et que les régions de plaine en voient de moins en moins la couleur au fil des prochaines saisons...

20230428_163141

Finalement, des grands printaniers, seul le mousseron s'est fendu d'un millésime honorable, mais moins que l'an dernier, entre la fin du mois de mars et le début du mois de mai.

Les effectifs de cèpes thermophiles en chute libre...

Avec l'arrivée des premières journées de chaleur et des premiers orages dès la fin du mois d'avril, comme il se doit, toutes les attentions des connaisseurs se reportèrent vers les sous-bois, dans l'attente des chapeaux roux. Très vite il fallut déchanter, si la date de trouvaille de mes premiers cèpes d'été, un 24 mai, reste correcte, l'entame de saison fut beaucoup plus laborieuse et pingre que les précédentes malgré des conditions climatiques plus que convenables. L'apparition de quelques beaux cèpes noirs, le 27 juin, souleva un espoir qui retomba bien vite. Sans attendre la fin du mois de juillet il m'apparaissait déjà que sauf retournement de tendance induit par une éventuelle période de sécheresse et de canicule, la grande saison de ces espèces serait au mieux médiocre...

Il y eut bien une ébauche de démarrage de pousse début-septembre ou encore début-octobre, aboutissant de façon extrêmement localisée (un ou deux placiers,) à des formations spectaculaires d'aestivalis, mais curieusement, ces levées de lisières ne gagnèrent jamais les sous-bois, demeurés quasiment francs de cèpes thermophiles à quelques spécimens près, y compris en novembre et début-décembre.

Avec 105 bolets sur mes seuls petits bois historiques 2023 réalise moins de 8% du total faramineux de 2022 et devient la plus piètre saison de ce premier quart de siècle.

20231110_120140

Les girolles méritaient mieux...

Dans ces conditions d'un été modérément chaud et assez pluvieux, les girolles ont bien tenté de redonner un peu de lustre à une saison mal engagée. De juillet à septembre, puis en octobre et novembre, on les a vues se déhancher à la moindre averse pour tenter de prendre un peu de hauteur et de volume. Mais, et ce fut ma grande surprise, sans jamais réellement y parvenir...

Les oronges en service minimum...

D'une manière générale les espèces symbiotiques furent très rares cette saison, plus que les saprophytes. En bonnes amanites les oronges n'ont pas dérogé à cette tendance, encore que j'ai pu observer des populations d'amanites vineuses, d'amanites panthères, d'amanites phalloïdes et de citrines sur le retour en novembre et même début décembre. La favorite de César pour sa part, s'est montré à l'unité avant le 14 juillet, puis un peu plus franchement en août. Mais ce sont surtout les conditions sèches et chaudes du mois de septembre et de la première quinzaine d'octobre qui ont donné à cette espèce délicieuse de s'enhardir quelque peu. Sans qu'on puisse jamais parler de grande pousse contrairement à 2020 par exemple.

Le retour du roi...

Finalement, alors que les fortes pluies intervenues à partir de la mi-octobre n'ont accouché que de très rares cèpes thermophiles, au paroxysme d'une attente d'autant plus fébrile que je misais tout sur lui depuis le mois de juillet, le roi Marteroet dont les saisons 2021 et 2022 avaient été très décevantes, a opéré un retour époustouflant dans les premiers jours du mois de novembre. Jamais je n'aurais imaginé voir un jour autant de cèpes de Bordeaux dans mes terres grandement dévolues aux aereus et aux aestivalis. Surtout en l'absence de ces derniers...

La saison a soigné sa sortie...

Pour si spectaculaire que fût leur pousse, les valeureux Marteroets n'ont pas joué les prolongations, en perte de vitesse rapide après le 20 novembre et chassés de l'avant-scène début-décembre par les précipitations excessives de cette arrière-automne. Fort heureusement, d'autres espèces tardives ont su tirer profit de ces pluies diluviennes et il s'en trouve encore au moment où je rédige cet article, les clitocybes géotropes ou "têtes de moine," les hygrophores des prés et les pieds de mouton qui après un démarrage très poussif sont bien présents actuellement. On m'a également signalé une pousse en cours de trompettes de la mort, mais pour l'heure je n'en ai pas vu une seule...

20231226_173550

La saison 2023 s'achève donc mieux qu'elle n'avait commencé et ces dernières semaines nous ont enfin apporté quelques motifs de satisfaction et d'espérance. Toutefois je ne vous cacherai pas qu'il me tarde d'arriver au mois de mars pour observer le comportement des morilles après ce millésime bien inquiétant, et dans la foulée, en mai où les premiers cèpes d'été seront attendus de pied ferme...

Adishatz !

30 décembre 2023

Saison des cèpes 2023 : Enfin le Roi marcha sur l'eau...

20231114_154757

Adishatz,

Il fallait être cet infatigable coureur des bois pour espérer encore que quelque heureux dénouement pût advenir au crépuscule de cette saison des champignons 2023 qui nous aura tenus dans la plus parfaite indigence de bout en bout. Enfin presque...

Surtout lorsque, deux bonnes semaines après le retour de la pluie à la mi-octobre, sauf quelques rares spécimens dans les placiers les plus généreux des bois d'excellence, l'hypothèse d'un flop total et définitif de la saison des cèpes thermophiles brillamment validée conduisait la quasi totalité des chercheurs du Nord-Béarn à raccrocher le panier aux poutres du garage, bien au sec jusqu'au printemps suivant.

De mon côté, l'attente fut d'autant plus fébrile que, ainsi que mes plus fidèles lecteurs le savent, depuis mes articles de l'été j'avais quasiment acté la faillite des bolets thermophiles et reporté tous nos espoirs sur le roi Marteroet ou cèpe de Bordeaux, pour ceux qui savent l'identifier et où le trouver, ce qui n'est pas évident dans mes terres du Nord-ouest Béarn. Considérant que cette espèce avait quelque peu terni la sortie de scène des deux saisons précédentes, pourtant caractérisées par une profusion de ses cousines, pour des raisons complexes et tenant à des biologies propres, je voyais en elle la rédemptrice inespérée de toute la présente.

Dans les faits le suspens et l'attente fébrile survécurent une bonne semaine au premier Marteroet, minuscule, trouvé près de mon châtaignier fétiche, le 29 octobre. Un cèpe de Bordeaux ne fait pas le plein panier. Et s'ils boudaient encore une fois...

Comme un soulagement, une délivrance, la pousse du King Boletus dynamita les derniers doutes à partir du 5 novembre, sous les pluies incessantes qui redoublaient d'intensité. Offrant alors, deux bonnes semaines durant, un spectacle bouleversant dans mes terres où ce cèpe passe d'ordinaire si facilement inaperçu... Des étagements, des myriades, des farandoles de cèpes de Bordeaux dans des bois où je soupçonnais sa présence mais où je n'en avais jusqu'à ce mois de novembre jamais rencontré...

20231105_161514

Le séisme causé par le retour fracassant du Roi dans sa cour eut l'heur de sortir quelque peu ses cousins cèpes noirs et cèpes d'été de leur coma dépassé. C'est alors qu'on vit au dernier soleil de novembre et même début décembre, sur les orées, au bord des petites routes et des chemins, quelques rares troupes de cèpes d'été et de cèpes noirs, jusqu'à ces trois improbables oronges que je découvris le 3 décembre au cours d'une promenade vers Orion. Mais ce réveil des thermophiles en lisière ne se hasarda jamais à l'intérieur de nos meilleurs bois et sur toute la période courant d'octobre à novembre mon décompte s'est arrêté à 15 boletus aereus...

Ironie de l'histoire, le Roi a laissé le soin à son cousin, cèpe d'été, de cloturer le bal le 11 décembre. De toute évidence, les pluies intervenues après le 20 novembre étaient de trop et les gelées ont porté le coup de grâce. Sans cela je suis persuadé que nous trouverions encore deux ou trois Marteroets par ci par là, actuellement...

Adishatz !

20231114_154742

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>
Publicité
Derniers commentaires
Le Blog de Cristau de Hauguernes
  • L'envie de partager avec vous autour de mes passions et centres d'intérêts, l'écriture, la nature (botanique, mycologie, climatologie), la photographie, mais aussi sur la politique et tout autre sujet de société sont les principales raisons de ce blog.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 488 226
Pages
Archives
Publicité