Le Blog de Cristau de Hauguernes

18 mars 2023

Los mossarons (canta)

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Los mossarons (canta) - Les mousserons (chanson)

Sus l'èr de la canta tradicionau "Los tilholèrs"

 

Avetz-vos vist los mossarons ) bis

Se son beròis, carnuts, ardons ) bis

Tà'n har la paderada,

Gahatz donc la camada,

E hodilhatz com cau

Lo plèish e lo candau ?

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

Per horucar lo temps qu'ei bèth ) bis

Hètz-ve donc seguir lo tistèth ) bis

La bòrda desanada

E la leia embroishagada

Que son uns endretòts

On possan tranquillòts.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

Ne'v desbrembetz pas los brocars ) bis

Ni los carrius e los augars ) bis

Si'vs hidatz en Sent Jòrdi

Tà quauqua misercòrdia,

Qu'averatz aus caishaus

Moleta dab calhaus.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

Avisatz-ve aus prunalèrs ) bis

E a l'erbeta deus sendèrs ) bis

De cap tà l'aseròla

Apressatz la peiròla

Tad arcuélher com cau

Lo tonhut divinau.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

En avisant lo portalèr ) bis

Aluratz drin de contentèr ) bis

Quate uèus sus la parguia,

Tiratz-la tà la cosia,

Qu'avetz beròi ganhat

Lo vòste paderat.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

Les mousserons

(sur l'air de la chanson traditionnelle "Los tilholèrs")

 

Avez-vous vu les mousserons ) bis

S'ils sont jolis, charnus, ronds ) bis

Pour en remplir la poêle

Il faut mettre les voiles

Et fouillez comme il faut

Les haies et les côteaux

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

Pour farfouiller le temps est beau ) bis

Emportez donc votre panier. ) bis

La ferme abandonnée

Et l'allée embroussaillée

Sont parmi les endroits

Où ils poussent en paix.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

Ne négligez pas les buissons épineux ) bis

Ni les chemins creux et les marais ) bis

Si vous comptez sur Saint George

Pour quelque miséricorde

Vous aurez sous la dent

Une omelette aux cailloux.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

Arrêtez-vous aux pruneliers ) bis

Et à l'herbe tendre des sentiers ) bis

Vers le lierre terrestre

Rapprochez votre panier

Pour accueillir comme il se doit

Le divin bossu.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

À la vue du pas de la porte ) bis

Prenez un air de satisfaction ) bis

Prenez quatre oeufs dans la cour

Et direction la cuisine

Vous avez bien gagné

Votre pleine poêlée.

Tra-la-la-la-la-la-la-lalère...

Tra-la-la-la-la-la-la-la-la-la...

 

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31 janvier 2023

Le temps de l'année 2023 à Salies de Béarn au fil des mois...

Le temps de l'année 2023 à Salies de Béarn :

(Mis à jour le 28 février...)

Adishatz, e bona annada a tots ! Adichats et bonne année à tous !

Petit changement en ce début d'année, le suivi des conditions météorologiques annuelles à Salies et dans la région va devenir mensuel. Il s'agit de coller davantage à l'actualité et de restituer plus fidèlement les analyses et les sentiments qu'elles appellent chez l'observateur...

 

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Les premières jonquilles que des fêtes de fin d'année de plus en plus douces au fil du temps incitent à venir flirter avec l'Epiphanie paient parfois cher pour apprendre pourquoi il n'y a pas si longtemps encore leurs aînées devançaient rarement la Chandeleur...

 

Janvier :

La douceur est le fil conducteur des 14 premiers jours de l'année même si on n'atteindra plus les 19° insolents du 1er de l'an et si on observe déjà une très faible tentative de rafraîchissement au cours du weekend des 7 et 8 janvier, alors que dans la soirée du 7 débute un épisode de fortes pluies qui nous vaudra un cumul de 46 mm au petit matin du 10, mettant un terme à une période de temps sec. Une seule gelée est observée, très faible, le 4 janvier, car les nuits claires et sans vent sont relativement fraîches. Pour le reste on oscille entre 9 et 13 degrés en après-midi, ce qui marque une légère érosion par rapport au grand redoux des fêtes.

Après un ultime pic de douceur à 15° le 14 le temps change radicalement au cours de la nuit suivante. Une dépression très creuse gorgée d'air froid plonge vers l'ouest de la France puis les Pyrénées, catalysée par l'air polaire qui compresse le jet stream contre la barrière pyrénéo-cantabrique. Jusqu'au 19 janvier, dans une ambiance de plus en plus froide, le temps est exécrable, les pluies diluviennes et les puissantes averses assorties d'orages et de grêle mettent les nerfs des habitants des pays de l'Adour à rude épreuve car ces situations à crues violentes se multiplient. Dès le 17 janvier quelques flocons de neige se mêlent à la pluie. Sur ces cinq journées le cumul de précipitations est de 170 mm à Lasbordes mais comme toute cette agitation hivernale nous a épargné les tempêtes, on s'en tire plutôt bien.

Dans la journée du 20 janvier un puissant anticyclone se positionne à l'ouest de la France et sur les îles britanniques, coiffant la Scandinavie, tandis qu'une dépression résiduelle s'isole vers l'Italie au-dessus de la Méditerranée. Ces deux protagonistes nous advectent des masses d'air froid particulièrement sensibles au pied des Pyrénées (ce n'est pas toujours le cas.) Les faibles gelées enregistrées sous les averses dès le 18 janvier (0 à -2°) s'accentuent très fortement au cours du weekend des 21 et 22 janvier (-6 et -7°) et les températures maximales atteindront très difficilement et très rarement la barre des 5° au cours des jours suivants. La journée du 23 janvier est même la première journée sans dégel dans mes côteaux depuis le mois de février 2018. Il faut dire qu'après la forte gelée du 22, une grisaille épaisse et très tenace a pris ses quartiers en Gascogne, limitant le gel nocturne autour de 0° mais aussi freinant la remontée diurne. Sous ces nuages bas, de petites averses de neige ou de pluie-neige sont régulièrement observées, portant à 7 le nombre de jours où j'ai aperçu quelques flocons dans mon paysage, ce qui constitue un record mensuel depuis le début du siècle (de telles statistiques étaient plus courantes dans les années 1970 ou 1980 par exemple.) Malheureusement ces chutes de neige ne se sont jamais éternisées et les frimas de fin-février 2018 restent à ce jour les derniers à avoir blanchi le pays salisien. Ça commence à dater...

Grâce à cette contre-offensive cinglante du froid en deuxième quinzaine et fort d'une impressionnante série de 14 gelées, le mois de janvier 2023 réussit l'exploit de terminer en anomalie thermique négative assez nette à l'instar des mois de janvier 2021 et 2022. Dans le contexte actuel cela tient presque du miracle et je suis pris d'une vive émotion à chaque fois que le climat me donne ce sentiment qu'il tente désespérément de retomber sur ses pieds...

La pluviométrie de ce mois de janvier approche les 240 mm, soit près du double des normales mensuelles, mais il convient de rappeler que seules les pluies "efficaces" ont l'heur de recharger nos nappes phréatiques... Sur ce point le débit des cours d'eau au printemps ne laissera guère de place au doute.

Février :

Depuis 2019 la tendance est à un détachement des mois de février du bloc hivernal. Dans le contexte du réchauffement climatique et d'interminables récurrences anticycloniques et donc ensoleillées au-dessus de l'Europe, la durée du jour qui a augmenté d'une heure trente depuis le solstice et la position de l'astre du jour un peu plus haute dans le ciel concourent à une remontée de plus en plus rapide et forte des températures après les sensations encore assez hivernales de la plupart des mois de janvier. L'enjeu de ce mois de février 2023 à Salies et en Gascogne était donc de savoir si ce mouvement de fond allait se confirmer ou bien si nous allions enfin renouer avec des conditions un peu plus conformes aux hivers du passé.

Finalement, sur la lancée de la fin du mois de janvier, la première décade s'est avérée assez froide mais aussi très sèche, à l'instar de la seconde, puisqu'il faudra attendre le 22 février pour que la pluie dépoussière le pluviomètre. Jusqu'au 10 les températures maximales ne dépassent pas 10° et la baisse est très rapide en fin de journée car le gel nocturne est une règle souffrant de rares exceptions. Quelques gelées à -3, -4 et même -5 degrés (le 10) sont observées. En revanche la période de grand froid un temps annoncée pour la semaine du 6 au 12 février n'a pas eu lieu, malgré une journée bien froide à 4° le 7.

À partir du 11 février où le thermomètre atteint 11° l'après-midi les températures maximales sont en hausse constante et sensible, culminant à 19 degrés le 20. Toutefois, après la fin de la série de gelées (12 en date du 14 février) les températures nocturnes restent frisquettes jusqu'à la fin de la deuxième décade, 1 à 3°.

Temporairement, avec l'afflux de nuages et l'orientation du vent au sud-est les températures minimales remontent à 8° le 21 et le 22. Mais les maximales repartent très rapidement à la baisse. Dans la journée du 21 février un bref mais assez copieux passage pluvieux se met en place jusqu'au 24. 32 mm en moins de 48 heures. Transition très brève vers une fin de mois beaucoup plus froide. Dès le 23 on ne dépasse plus 10°. Gelée sévère à -3 degrés le 25 puis les journées du 27 et du 28 février sont très froides, gel nocturne à -5 puis -6°, température maximale bloquée à 2° le 27 après quelques jolis flocons de neige en fin de nuit et dans la matinée, sanctionnés par une très éphémère tenue au sol, 1 cm environ.

Cette dernière semaine froide met donc un terme à une très inquiétante série de mois de février indignes, qui voyaient l'établissement de températures printanières en deuxième décade et parfois même sans attendre la fin de la première. Pour la première fois depuis fin-février 2018, tous mois confondus, on aura donc revu un peu de neige au sol en pays salisien. Reste que ce mois un peu plus froid que la normale, assorti de 16 gelées, s'est avéré nettement sec, avec 32 mm dans le pluviomètre on arrive péniblement au tiers de la pluviométrie normale mensuelle.

Bilan de l'hiver météorologique :

En attendant les premiers jours de mai, échéance au-delà de laquelle, normalement, les probabilités de gelées deviennent très faibles, l'hiver météorologique 2022-2023 a bien plus fière allure que ses devanciers. On totalise 38 gelées entre le 1er décembre et le 28 février et quelques unités de plus en mars et avril permettraient de renouer avec les standards des hivers des années 1980-1990. Après le coup de froid de la première décade de décembre on a craint le pire alors que les températures s'élevaient vers les sommets puis se refusaient à redescendre jusqu'en fin de première quinzaine de janvier. Mais la dominante froide qui a prévalu entre le 15 janvier et le 10 février (avec de nombreuses valeurs inférieures à 5° en après-midi) puis dans les derniers jours de février, a donné aux deux premiers mois de l'année de repasser un peu en dessous des normales saisonnières au pied des Pyrénées, contrebalançant l'excédant initial. Cette récurrence anticyclonique assez froide observée en janvier depuis 2021 (et cette année en janvier-février) n'est pas sans m'intriguer. Maigre consolation dans le contexte actuel. L'hiver 2022-2023 établit également un record (je l'espère provisoire) pour le 21° siècle avec 8 journée où on a observé des flocons de neige dans le ciel de Salies (dont 7 en janvier.) Un tel chiffre était beaucoup plus courant au siècle dernier.

Concernant la pluviométrie les départements ouest-pyrénéens et le Béarn s'en sortent beaucoup mieux que la plupart des autres départements français. Certes février a été très sec et la question se pose de la qualité des passages pluvieux antérieurs (= les passages pluvieux ont-ils été efficaces en vue de recharger les nappes phréatiques profondes ?) les mois de janvier 2023 et surtout de novembre 2022 ont été très arrosés et, au moins temporairement, la situation, ici, s'est un peu améliorée. Quand on voit ce qu'il advient par ailleurs on serait malvenus de se plaindre...

 Sans pouvoir dire si le phénomène est transitoire où s'il s'agit d'un signal de fond lié au réchauffement climatique on observe enfin que comme les deux précédents cet hiver météorologique s'achève sans la moindre tempête répertoriée en allant vers la Gascogne et le sud de l'Europe. Il semble que les anticyclones subtropicaux qui remontent de plus en plus vers le nord au fil des années tendent à repousser vers le Groënland et la Scandinavie le fameux flux zonal d'ouest qui nous valait naguère ses trains de perturbations pluvieuses mais aussi ses dépressions tempétueuses. Ceci explique et l'absence de vents violents et le déficit pluviométrique. Mais bon, c'est oublier un peu vite que l'hiver 2019-2020 avait pulvérisé le record de tempêtes et coups de vent le long des Pyrénées...