Saison des champignons 2023 : Les morilles se meurent...
Adishatz,
La caste de malfrats qui traîne l'humanité et notre monde vers l'extinction, si besoin à coups de matraque et de LBD, pour son seul profit, dérisoire, nous fait perdre un temps que nous n'avons plus pour éviter le désastre et tenter de sauver ce qui pourrait encore l'être. Et c'est plein de gravité et de tristesse que je reprends le fil de ce blog en ce soir d'avril ténébreux.
Je n'irai pas par quatre chemins. Nous sommes en train de perdre les morilles dans les plaines du sud-ouest de la France. Après plusieurs années à dévisser fortement, les effectifs dramatiquement réduits en de nombreux secteurs ont crevé le plancher de la dizaine. À ce rythme-là, passé 2025, nous ne trouverons plus de morilles tous les ans dans nos placiers. Seules les montagnes et leurs basses-vallées semblent encore faire montre de résistance et, localement, elle peut être belle. Mais pour combien de temps ?
Même s'il est encore trop tôt pour être certain il y a fort à craindre que les fournaises à répétition de l'été 2022 aient très fortement affaibli, si ce n'est détruit le mycélium de nombreuses espèces, y compris les morilles dont on sait déjà que les printemps de plus en plus chauds de plus en plus tôt compliquent grandement la pousse, et il faudrait au mieux plusieurs années pour que la situation s'améliore dans le contexte d'un climat stabilisé...
C'est d'autant plus affligeant que la seconde partie de l'hiver, de la mi-janvier aux premiers jours de mars, s'est avérée assez froide, assortie de nombreuses gelées parfois sévères, ce qui en temps normal autorise tous les espoirs. Très timidement la première morille, embryonnaire, m'est apparue le 28 mars, un peu en retard par rapport aux saisons précédentes mais je ne m'en suis pas trop plaint tellement j'avais fini par envisager l'hypothèse d'une bredouille totale et sans précédent.
À la faveur d'arrosages copieux en première décade d'avril une pousse de très faible intensité a mis en train quelques mitres, découvertes entre le 15 et le 20 avril. Ma petite morillère historique totalise 11 misérables morilles, un record absolu dont je me serais bien passé, depuis sa découverte en 2005. Je rappelle au passage que dans les années 2006 à 2010 c'était 150 à 300 morilles que je recensais chaque année à cet endroit. Sur le reste de mes placiers, noyés dans l'immensité des ripisylves des gaves le résultat final est de 12 morilles. Je ne sais pas si on peut faire pire. Et pourtant si...
Parallèlement les mousserons semblent avoir mieux traversé la période même si à l'heure où j'écris je n'en ai pas trouvé dans toutes mes mousseronnières.
J'ai vu, il y a quelques jours, qu'une jeune personne avait trouvé les premiers cèpes de l'année, pas très loin de chez moi. Pour tout vous dire j'ai commencé à zyeuter depuis une bonne semaine car l'ambiance s'y prête et les amanites se montrent depuis plus de dix jours. Pour les morilles ça sent le roussi mais dans l'immédiat il va falloir surveiller comment se comporte le mycélium des espèces de la belle saison et de l'automne car là aussi 2022 nous a laissés sur des inquiétudes à dissiper. Ou pas...
Adishatz !