Le temps de l'année 2020 à Salies de Béarn
Adishatz,
Chaque année qui passe accuse le réchauffement global de plus en plus rapide et sa traduction concrète à travers tous les excès et évènements de plus en plus violents qui affectent nos vies de plus en plus fréquemment à Salies comme ailleurs. 2020 n'échappe aucunement à la tendance lourde et générale.
L'hiver 2019-2020 fut exceptionnellement doux, du niveau de l'illustre 1989-1990 ou plus récemment, de 2015-2016. Doux, si l'on s'en tient aux températures, car à l'aube de la nouvelle année nous étions encore sous le choc des pluies torrentielles sans précédent du mois de novembre et des tempêtes itératives et virulentes qui n'avaient cessé le feu qu'à une dizaine de jours de Noël.
Jusqu'au 16 janvier le temps s'avéra globalement sec et agréable, hormis un très faible passage pluvieux le 3 et le 4 et un autre plus marqué le 9 et le 10 (11 mm). Dans la lignée des derniers jours de 2019, à plusieurs reprises le temps a tenté une vague normalisation des températures, quelques journées sous les 10 degrés, quelques faibles gelées matinales (0° le 2, -1° les 11, 12 et 13.) Qui furent systématiquement balayées par des pics de douceur, 16 degrés le 9, 15 degrés les 14 et 15, et même 17 degrés le 16 janvier.
Le ciel opéra un changement d'humeur dans la journée du 17 janvier, retour de la pluie, 11,5 mm et baisse des températures, prémisses à l'unique épisode froid de l'hiver. Les journées du 18 et du 19 furent assez pluvieuses et fraîches (9 à 10 degrés maximum), tandis que le vent opérait une rotation rapide et soufflait sensiblement de nord-est.
Les journées des 20 et 21 janvier 2020 furent froides, particulièrement le mardi 21 où on ne dépassa pas 3 degrés. Toutefois les gelées furent limitées par la couverture nuageuse, -3°.
Mais déjà l'alimentation en air froid avait été coupée par l'affaissement de l'anticyclone au septentrion et dès le 22 janvier les températures repartaient à la hausse. Les journées suivantes, jusqu'au 31 janvier, furent faiblement perturbées et surtout de plus en plus douces. Disparition des gelées, températures maximales dépassant 11 degrés et atteignant 19 le dernier jour du mois.
Jusqu'au 24 le deuxième mois de l'année aura été particulièrement sec et ensoleillé si l'on excepte de brefs et (très) faibles passages pluvieux les 4, 8, 11 février, celui du 17 au 19 étant un peu plus consistant ( 10,5 mm). Les trois premiers jours du mois se signalèrent par leur douceur remarquable, 23° le 2 et 22 le 3. Le passage pluvieux du 4 un faible et éphémère rafraîchissement entre le 5 et le 7. Deux très faibles gelées sont observées (- 1 le 6) mais la journée du 5 est bien isolée avec sa température maximale à 9°. Par la suite, tandis que les matinées se radoucissent nettement (souvent plus de 5° à l'aube) les températures maximales en hausse progressive ne descendent plus sous les 13 degrés pour culminer à 24° le 16 février. Après quoi le passage pluvieux du 17 précède une baisse toute relative, les après-midis se situant autour de 15 degrés pour le restant de la période, ce qui reste très doux pour la saison.
À compter du 25 février, et jusqu'au 10 mars, c'est un temps exécrable qui se met en place au-dessus du Béarn, renouant avec les heures les plus sombres du mois de novembre précédent. Si les pluies, sur un laps de temps plus court, ne réalisèrent pas les mêmes cumuls, loin s'en faut, les tempêtes Karine, et Myriam du 3 mars, se montrèrent plus virulentes que celles de la fin de l'année 2019 et les dégâts étaient nombreux dans le secteur de Salies et de Sauveterre, l'impressionnante bourrasque du 3 à la mi-journée causant même la perte irrémédiable de ma ligne téléphonique. Durant toute cette période les températures restèrent d'une bonne douceur, oscillant le plus souvent entre 13 et 17°, et c'est à peine si on observa de rares et très brefs rafraîchissements sous les 10 degrés lorsque le flux tournait au nord-ouest sous les giboulées. C'est d'ailleurs sous une de ces giboulées que l'on put voir le 6 mars dans l'après-midi quelques flocons de neige, les seuls de tout l'hiver.
Du 11 au 14 mars le temps s'améliore sensiblement, le passage pluvieux du 12 étant beaucoup plus faible, et les températures en dents de scie, grimpent à 19 degrés le 11 avant un petit coup de frais et deux nuits à 2° les 12 et 13 mars.
Après un pic de douceur à 22° le 15, le temps tourne à l'orage dans l'après-midi et le bilan de ce fort passage pluvieux s'élève à 35 mm le 16 mars au soir.
Du 17 au 28 mars seule une petite gelée à -1 degré le 27 détonne dans une ambiance printanière ensoleillée, sèche et douce, les températures maximales fluctuant entre 14 et 22 degrés.
Dans les trois derniers jours du mois sous de faibles pluies un surprenant refroidissement s'opère. La journée du 30 mars est particulièrement froide, on voit même voltiger à nouveau deux ou trois flocons de neige sous les ondées et, après une gelée matinale à 0° la température maximale plafonne à 7°. Toutefois ce petit coup de froid prend fin le 31 dans l'après-midi après une gelée à -1.
Jusqu'au 17 avril, seulement interrompue par de faibles averses et un bel orage accompagné de grêle et générant 12,5 mm de pluie le 11, une séquence ensoleillée et très douce se met en place. Si les matinées des 3 et 4 avril sont encore un peu fraîches avec 2 degrés, les minimales oscillent entre 8 et 12° à partir du 6 et les maximales dépassent le plus souvent 22° avec deux pics à 26 le 9 et le 10.
Des conditions beaucoup plus instables s'atablissent dans la soirée du 18 avril et jusqu'au 16 mai. Sans qu'il pleuve tous les jours et à tout instant il est rare que ciel tienne 48 h sans lâcher une averse. De très forts cumuls de pluies sont même enregistrés, 85 mm entre le 18 et le 22 avril et 100 mm entre le 10 et le 12 mai.
Hormis un léger fléchissement des maximales entre 13 et 15 degrés du 20 au 22 avril les températures sont presque continuellement demeurées au-dessus des normales jusqu'au 9 mai, les minimales oscillant entre 10 et 14 degrés ce qui est très élevé pour un mois d'avril. Après les 10 mai, sans aucun rafraîchissement sensible en matinée, on assiste donc à un tassement temporaire des maximales sous les 15°.
Du 17 mai au 2 juin, changement radical de configuration, sous un soleil intraitable, les températures s'élèvent durablement, et après un premier pic à 28 degrés les 20 et 21 mai, le temps d'un petit passage pluvieux le 23, une vague de chaleur plus intense et plus longue sévit du 25 mai au 2 juin, on dépasse 30 degrés du 28 au 1er avec deux valeurs à 32 degrés le 29 et le 31 mai.
Ces fortes chaleurs font place une dégradation pluvio-orageuse durable entre le 3 et le 12 juin, avec quelques bons arrosages comme les 32 mm des 11 et 12 juin. Les températures maximales se replient légèrement sous les 20 degrés tandis que les minimales tournent autour des 10, avec une valeur assez froide tout de même le 12, 7 degrés.
La période du 13 au 18 juin tient lieu de transition, un peu moins de pluie, un peu plus espacée et des températures en hausse progressive les après-midi, 20 à 25 degrés, malgré des matinées longtemps bloquées à 10°.
Même si quelques très faibles averses orageuses surviendront à partir du 25 juin, c'est une ambiance beaucoup plus sèche et beaucoup plus chaude qui prend ses quartiers entre le 19 juin et le 2 juillet. Un pic de chaleur à 36 degrés est observé le 24 juin et les températures maximales fluctuant le plus souvent entre 25 et 31 degrés ne redescendront qu'accidentellement à 18 degrés le 2 juillet. L'installation de températures nocturnes supérieures à 14 degrés donne le coup d'envoi de l'été.
Ces mêmes températures nocturnes accusent une faiblesse entre le 4 et le 8 juillet avec quelques valeurs frisquettes à 11 et même 10°. Mais ce désagrément est vite oublié car les températures des après-midis entre 24 et 30 degrés restent d'un très bon niveau pour un début juillet.
La quasi-totalité de ce mois de juillet aura été sec et chaud, très rares et limités sont les passages orageux (12 et 15 juillet) ou les averses. Si la chaleur est simplement de saison jusqu'au 16, une hausse sensible et durable du thermomètre s'amorce à partir du 17 juillet et les valeurs supérieures à 30 degrés se multiplient en deuxième quinzaine avec un premier pic à 34 le 19.
La journée du 30 juillet est une des plus chaudes de l'année, jusqu'à 38 degrés à l'ombre dans mon parc, mais dans la soirée une très rapide dégradation orageuse s'opère depuis les Pyrénées et le Pays Basque. Monté au-dessus du bois mitoyen pour observer la formation des premiers orages, j'observe une cellule sombre et inquiétante en regardant vers Oloron et Mauléon. Le ciel semble un peu moins menaçant vers Saint-Palais, toutefois je remarque un nuage dont la base noircit à vue d'oeil, signe d'un développement vertical très puissant. Ce nuage est un peu excentré par rapport à la cellule principale, plus à l'est, mais semble foncer vers Sauveterre et Salies à vive allure tandis qu'à l'avant la campagne se rembrunit. J'ai à peine eu le temps de regagner mon logis qu'en moins de cinq minutes les éléments se déchaînent dans un vacarme inouï. De puissantes rafales de vents descendues du nuage et armées de grêle plaquent la végétation au sol. De nombreuses branches sont cassées, notre mobilier de jardin vole un peu partout à travers le parc. Le phénomène a duré 5 minutes, pas une de plus, le vent retombant comme il s'était levé. Le temps que la pluie cesse je reléverai 13 mm dans le pluvio. Un peu plus tard j'apprendrai, arcticle de journal et photos à l'appui, que cet orage a causé de nombreux dégâts en traversant Salies et au-delà, abattant de nombreux arbres entre autres. Sur la foi de mes observations et des articles de presse, je m'interroge encore sur la possibilité du tornade de type F1, même si d'autres éléments plaident pour des rafales descendantes.
Cet orage remarquable n'a modifié en rien le cours de l'été. Après quelques journées de répit entre 23 et 24 degrés les 1er, 2 et 3 août, les fortes chaleurs passagèrement caniculaires ont repris la main jusqu'au 20 août, malgré la survenue de quelques très faibles orages à partir du 9. Deux fortes poussées chaudes sont observées, du 6 au 9 avec pic à 35 et 36 degrés les 6 et 7, les 19 et 20 août avec respectivement 37 et 34 degrés.
Ce nouveau coup de chalumeau est suivi d'un orage très bénéfique dans la soirée du 21 août, 20 mm de pluie dans mon pluviomètre et autant pour le jardin et la végétation.
Après quoi le ciel referme ses vannes et les températures remontent à 30 degrés le 25 et 32 le 27 août.
Mais un nouveau passage pluvieux intervient du 28 au 30 août (plus de 15 mm) dans une ambiance sensiblement rafraîchie, on ne dépasse plus 19 degrés et à l'aube du 30 août on est un peu saisi par la fraîcheur relative à 11 degrés.
La dernière nuit du mois d'août est d'ailleurs très fraîche, 8 degrés, on se situe au niveau des records mensuels. Mais les températures maximales reprennent assez vite de la hauteur et ces petites fraîcheurs matinales de saison seront promptement reléguées. Après une première décade de septembre raisonnablement chaude, jusqu'au 11, malgré un pic à 33 degrés le 4, un épisode caniculaire très tardif affecte la Gascogne entre le 13 et le 17, mon thermomètre affichant 37 degrés le 14 septembre, proche des records de septembre 1987.
Toutefois, après un dernier tour de piste à 33 degrés le 17 septembre, le retour d'orages modérés et de temprératures entre 21 et 27 degrés du 18 au 23 septembre, préfigurent un changement radical de temps pour les semaines suivantes.
À partir du 24 septembre une dépression gorgée d'air glacial en altitude décroche du Groënland et plonge directement sur l'Europe de l'Ouest et la France. Elle génère des pluies torrentielles froides, parfois assorties de grésil (le 25 septembre) du 24 au 26 septembre (85 mm.) Les températures maximales en berne n'atteignent plus 15 degrés et les minimales descendent jusqu'à 5 degrés le 27. Puis, le temps d'un court répit du 27 septembre au 1er octobre, au cours duquel les températures maximales peinent à remonter jusqu'à 22 degrés le 30, une deuxième dépression, encore plus gorgée d'air glacial en altitude, décroche du Groënland et plonge droit sur nous. Elle génère 170 mm de pluie entre le 2 et le 7 octobre. Et les températures maximales peinent à atteindre 11 à 13 degrés
Après un nouvel intermède sec et radouci à 21 degrés le 8 et le 9 octobre, une nouvelle dépression, plus classique, sévit du 10 au 15 avec des températures maximales de l'ordre de 13 à 16 degrés et des minimales supérieures à 5°, dû à la couverture nuageuse.
Du 16 au 24 octobre, les conditions météorologiques s'améliorent nettement. Un seul passage pluvieux modéré (7,5 mm) est à signaler le 23. Presque constamment supérieures à 17 degrés, les températures maximales remontent à 23 degrés le 21.
Les journées du 25 au 28 octobre sont caractérisées par passage pluvieux copieux (51 mm les 25 et 26 octobre) mais la baisse des températures est aussi relative que temporaire, 7 à 8 degrés pour les minimales et 13 à 16 les après-midis.
Car la Toussaint 2020, du 29 octobre au 2 novembre, a vu une hausse sensible et appréciable du thermomètre sous un soleil gaillard, culminant à 24 degrés le 1 er novembre.
Hormis quelques brefs passages pluvieux modérés, à compter du 3 le mois de novembre fut très sec, aux antipodes de son devancier de 2019. Je notai un cumul de 24,6 mm dans mon pluviomètre contre 490 l'an dernier. Jusqu'au 18 novembre le Béarn baigna dans une douceur remarquable pour l'époque, avec des températures maximales oscillant entre 15 et 20 degrés et des fins de nuit s'abaissant rarement à 5 degrés. Après un passage pluvieux le 19, le mois s'acheva dans des conditions plus conforme à la saison, les premières gelées de l'hiver se produisant les 21 et 22 novembre ( - 1° ) tandis que les maximales n'excédaient plus 10 à 14 degrés.
Un nouveau décrochage polaire est advenu dès les premiers jours de décembre, avec plongée d'une dépression puissante et chargée d'air froid vers l'Europe de l'ouest et le Golfe de Gascogne. Du 1er au 12, surtout à partir du 4, le temps est exécrable, extrêmement pluvieux et assez froid, notamment les journées du 4 au 7 où on ne dépasse plus 4 à 6 degrés au meilleur de la journée avec une faible gelée le dimanche 5. La météo reste très fortement pluvieuse jusqu'au 12 décembre, mais les températures maximales repassent péniblement la barre des 10° à compter du 10.
Après le 13 décembre et jusqu'à l'arrivée d'une perturbation active le 23, le temps s'améliore, les pluies s'espacent, faiblissent, les journées du 21 au 23 décembre sont très douces, 17 degrés le 22, 15 le 23.
Et pourtant Noël 2020 a été froid, les températures maximales ne dépassant plus 4 degrés jusqu'au 26, car la perturbation du 23 et du 24 avait le froid dans ses bagages. Quatre faibles gelées consécutives furent même observées (- 1 le 25 et le 26). Dans les tout derniers jours de l'année ce coup de froid sec a fait place a un déluge d'air froid polaire maritime ( 120 mm du 27 au 31 décembre) avec des températures minimales entre 0 et 3 degrés et des maximales comprises entre 6 et 9.
Adishatz,