Cèpes 2019 : Heureux si comme un écureuil...
Adishatz,
Heureux si comme un écureuil tu as fait quelques réserves...
Si vous avez aimé le printemps 2018 des cèpes en Sud-Aquitaine, vous allez adorer ma narration du millésime 2019. Pourtant, à la fin du mois de mars, tous les espoirs étaient permis. La deuxième partie du mois de février avait été très ensoleillée et remarquablement douce, sur cette lancée, mars s'était avéré plutôt sec et la chaleur s'était invitée en dernière décade. Dans ces conditions je n'excluais pas de voir poindre les tout premiers cèpes d'été vers la mi-avril, surtout que quelques amanites s'étaient déjà montrées.
Et le processus s'est enrayé, tout aussi brutalement que durablement, dans les tout premiers jours d'avril. Un grand classique de cette époque charnière, une descente polaire instable, fulgurante et un peu plus sévère que celles survenues ces dernières années. Des abats d'eau glaciale, du grésil, la neige tenant même temporairement au sol en de nombreux secteurs du Béarn. Les morilles ont aimé, les cèpes pas du tout.
Le restant du mois d'avril n'a pas permis de rattrapper le coup, les températures ont peiné à remonter, privés d'ensoleillement et martelés par des pluies froides, les sols ne se sont jamais suffisamment réchauffés.
Pour ajouter à notre malheur le septentrion en a remis une couche, début-mai, et nous aussi. Une nouvelle déferlante d'air glacial, d'origine sibérienne cette fois. Deux ou trois nuits de gel dans les plaines sud-aquitaines, du jamais vu à pareille époque dans mes relevés, suivies d'une remontée d'autant plus laborieuse que le restant du mois, sous un soleil peau de chagrin, a été émaillé de forts passages pluvieux en flux de nord ou de nord-ouest. Après avoir rêvé de records de précocité il fallait accepter l'idée que l'attente des premiers cèpes pourrait s'avérer beaucoup plus longue.
Finalement, comme très souvent, la vague de chaleur intervenue dans les premiers jours du mois de juin nous aura épargné cette peine. De rares bouchons de cèpes d'été se faisant jour çà et là à partir du 5 juin. Au cours des journées suivantes quelques trouvailles à l'unité se produisirent encore. Puis, en dernière décade, alors que les températures montaient, advint une toute petite pousse, à raison de deux ou trois cèpes par jour.
Sur un plan strictement mathématique ce premier semestre 2019 des cèpes représente le plus faible démarrage d'une saison depuis le début des années 2000. Toutefois, eu égard aux conditions climatiques extrêmement défavorables qui ont prévalu en avril et mai, les passionnés se consoleront en constatant que les cèpes ont commencé à se montrer dès que le mois de juin a accouché de conditions un peu plus favorables. Dans ce contexte l'été chaud et assez sec qui semble se mettre en place autorise tous les espoirs pour la suite.
Adishatz !