Rencontres mycophiles tachenonsiennes en Alsace 2018, épisode 5 : dans la forêt de la Robertsaü
Adishatz,
Ma nuit fut hantée par les belles morilles haut-rhinoises. Mais au petit matin de ce 17 avril, alors que l'Alsace avait sorti le bleu de chauffe, nous allions retrouver Alain alias Gigi67 dans son quartier de Strasbourg, pour une ultime virée à travers la forêt rhénane de la Robertsaü où son acolyte Régis (Rexboy) devait nous rejoindre. C'est que nos deux compères tenaient à nous montrer un autre volet de ce magnifique terrain de prospection qui est le leur.
La traversée de Strasbourg éveilla en nous de bien étranges sentiments dans la mesure où notre route croisa le Parlement Européen et ses drapeaux flottant au vent, tandis que des bus et des fourgons de policiers armés jusqu'aux dents et autres CRS étaient déployés un peu partout pour sécuriser la visite du président Macron.
La forêt de la Robertsaû est adossée à Strasbourg, elle est coincée entre le Rhin et l'Ill qui est un affluent et traversée par quelques bras du fleuve. C'est une très vaste étendue boisée presque sans ronce où alternent de magnifiques ripisylves de frênes au sol tapissé d'ail des ours et de splendides parcelles de hêtres où l'amateur se prend vite à imaginer cèpes, girolles voire oronges, le tout complété par des érables, peupliers et quelques chênes au tronc noueux. Nous remarquons que cette forêt et très propre malgré sa fréquentation facilité par les nombreuses pistes et allées aménagées qui la quadrillent.
Se démarquant nettement du vert pomme de ce printemps alsacien, nous remarquons aussi une population de hêtres pourpres qui flanque magnifiquement une allée. il m'est arrivée d'admirer ce genre de teinte sur certains fayards de la vallée d'Ossau, mais en beaucoup moins prononcée.
Alain et Régis qui nous a rejoint nous entrainent à travers la forêt en privilégiant les populations de frênes car ils surveillent depuis quelques jours les placiers à morilles qu'ils y ont découverts à force d'exploration ainsi que nous le faisons en Béarn. Occasion aussi de remarquer l'omniprésence des groseillliers en pleine floraison.
La quête des premières morilles n'est pas aisée car l'ail des ours est déjà très haut et le soleil écrase le sol de ses rayons. Un petit morillon m'apparaît au détour d'une branche morte mais finalement c'est Alain qui signale la première mitre dans une éclaircie où les hêtres sont plus jeunes.
À vrai dire cette cueillette matinale ne restera pas dans les annales de part son résultat, mais qu'importe, elle était surtout un énième et ultime prétexte à nous retrouver tous ensemble dans cette nature belle et variée qu'offre l'Alsace. Peu avant midi, nous nous sommes regroupés autour d'une table à l'ombre des grands hêtres pour un dernier pique nique avant de nous dire adieu. Ensuite, nous sommes rentrés à Acheneim où Dominique est venu nous saluer. Après nous avons fait nos bagages et sommes partis à l'aéroport pour nous envoler jusqu'à Toulouse et retrouver un peu plus tard notre Béarn où les pluies avaient enfin cessé, non sans avoir longuement admiré en vol toute la chaîne des Alpes encore couvertes de neige, spectacle que le voyage aller n'avait pas permis.
Aussi, au moment de conclure cette série de l'été sur notre périple en Alsace, je voudrais remercier ceux sans qui tout ceci n'aurait pas été si simple ni merveilleux. Honneur aux dames tout d'abord, les Sylvies et Carole qui ont particulièrement aggravé notre situation lors du repas du dimanche.
Comment ne pas remercier Alain et Régis ensuite, qui nous ont accompagnés tout au long du séjour, avec leur connaissance du terrain et leur bonne humeur de tous les instants.
Merci aussi à Laurent, alias idefix67, avec qui nous eûmes quelques échanges riches et drôlatiques et à Philippe, césar21, qui nous a concocté une magnifique journée dans le Haut-Rhin le lundi 16.
Et pour finir, un merci tout particulier à Dominique, Nic67, qui fut l'impeccable coordonnateur sur place de notre voyage.
Et bien entendu on leur dit : c'est quand vous voulez en Béarn.