Saison des cèpes 2016 : septembre a fait sa part...
Adishatz,
Après près de deux mois particulièrement secs et une succession de vagues de chaleur caniculaire atteignant des niveaux à bien des égards effrayants en première quinzaine, le temps a finalement tourné à l'orage dans la journée du mardi 13 septembre, ouvrant la porte au premier épisode pluvieux tant espéré par la mycosphère. À vrai dire cet arrosage qui est allé s'affaiblissant dans le courant du weekend n'aura pas logé tout le monde à la même enseigne et l'honnêteté commande de prévenir que ceci devrait s'avérer déterminant quant à la première pousse de cèpes de la grande saison qui se profile. Concernant les terres gasconnes la situation est la suivante : Certains territoires ont cumulé près ou plus de 100 millimètres, d'autres infortunés approchent péniblement les 20 millimètres, la grande majorité de nos terroirs oscillant entre 40 et 60 millimètres.
On peut donc raisonnablement estimer que la poussée de cèpes thermophiles (le cas d'edulis est un peu autre) qui devrait s'amorcer ces prochains jours sera très inégale, très forte là où il a plu davantage et où le choc thermique aura été le plus important, pouvant s'apparenter très localement à ce que fut l'illustre septembre 2006, à l'inverse, d'autres n'auront que quelques cèpes mais s'estimeront peut-être heureux de rompre avec l'indigence qui caractérise leur saison à ce jour. Entre ces deux extrêmes la première pousse de l'automne devrait être belle voire très belle pour la majorité. Il faudra dans tous les cas tenir compte des évolutions ultérieures des conditions météorologiques, incertaines à l'heure où j'écris, un retour de températures à 30 degrés (qui n'est pas l'option majoritaire pour l'heure) et une hygrométrie très basse pourrait écourter la pousse. À l'inverse, des températures de saison et quelques nouveaux arrosages sporadiques pourraient entretenir cette pousse un peu plus longtemps.
Pour en terminer avec le cas des cèpes d'été et tête noire, en l'état de ma réflexion, une deuxième pousse me semble possible cette année dans le courant de l'automne dans la mesure où le mycélium n'aura peut-être pas pu produire tous ses carpophores du premier coup. Cette seconde pousse, à condition qu'il pleuve à nouveau dans un délai raisonnable et que le froid traine en chemin, pourrait avantager ceux qui auront été lésés ces prochains jours, les autres héritant de quelques cèpes supplémentaires ou d'une pousse de fin de saison faible à modérée.
Cette séance de "rattrapage" des cèpes thermophiles coïnciderait avec la prise de pouvoir d'edulis dont la saison devrait être assez longue compte tenu des réserves de chaleur du sol, à moins bien sûr que l'arrivée du gel n'y mette fin.
Outre les cèpes un éventuel retour des girolles sera guetté, elles qui ont abdiqué dans mes terres en fin de première quinzaine de juillet, découragées par un été devenu intraitable avec elles, alors que les deux millésimes précédents avaient acté leur improbable retour en force. Compte tenu des tendances météorologiques à moyen terme je suis tout de même perplexe, car une dominante sèche ne les avantage pas. Il faudra dans tous les cas se consoler avec les oronges qui devraient foisonner localement après un été aussi chaud.
Adishatz !