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Le Blog de Cristau de Hauguernes
31 octobre 2013

Cèpes 2013 : La messe est-elle dite ?

En ce soir d'octobre, quand depuis quelques jours, sous l'azur immuable du ciel s'instille un air plus vif qui blanchit nos guérets, force est de reconnaître que les dernières semaines se sont avérées particulièrement ingrates envers les chercheurs de nombreuses régions de plaine, n'offrant que de rares cèpes isolés aux plus heureux et acharnés. Des apports hydriques trop disparates et insignifiants dans un contexte de flux de sud très chaud et sec prolongé restent l'explication la plus recevable à cette période d'indigence fongique. Sans oublier que les pluies d'orage plus consistantes des tout premiers jours du mois étaient vraisemblablement survenues trop peu de temps après la grande pousse de septembre alors que le mycélium éprouvé par cette fructification massive était en phase de "recharge". Enfin, si les cèpes n'ont pas refait surface dans le courant de ce mois d'octobre, c'est peut-être aussi en vertu de cette théorie personnelle à laquelle j'accorde de plus en plus de crédit, que finalement ce même mycélium aurait délivré la quasi-totalité de ses spores sur la seule dernière décade de septembre.

Ainsi résumé et ficelé tout inclinerait à conclure que le lustre de 2013 tient à une poignée de jours de septembre et qu'à l'avenir, cèpes de Bordeaux mis à part, il ne se trouvera plus rien dans nos sylves de plaine. Si la raison et l'expérience nous dictent de ne pas écarter ce scénario minimaliste, de nombreux éléments se dressent contre la résignation gagnante qui, loin de raccrocher les bâtons, nous invitent à garder un oeil sur nos bois, au moins tant que le gel n'aura pas tout éteint. Certes cette longue séquence de vents de sud a pu décourager les plus téméraires des cèpes, mais elle a aussi contribué à rehausser la température des sols jusqu'à des niveaux tout à fait compatibles avec une pousse automnale. L'absence totale et le retard pris par certaines espèces obligées de l'époque, les amanites panthères et phalloïdes, les clitocybes, les tricholomes (dont le saponacetum qui chaque automne obnubile mes sous-bois), les clavaires, les coulemelles et les tue-mouches sur les places à edulis, attesteraient même plutôt des sols encore trop chauds et/ou déshydratés pour une pousse, du moins jusqu'au rafraichissement nocturne de ces derniers jours. Or, alors que l'astre à l'oblique peine désormais à percer la feuillée et à sécher les sols de ses rayons, avec le retour de températures très douces en première quinzaine de novembre et la prévision de copieux arrosages jusqu'en début de semaine prochaine, dans le cadre de la grande pousse générale retardée, l'hypothèse d'un retour des cèpes noirs et des cèpes d'été, depuis un modique chant du cygne jusqu'à un scénario époustouflant à la novembre 2011, est fort probable...

Adishatz !

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Commentaires
F
Bonjour ,<br /> <br /> Pour la première fois depuis bien longtemps un cèpe de Bordeaux tout frais ce matin sur le chemin du footing.<br /> <br /> Pour revenir à ces dernières semaines, j'ai trouvé des exemplaires beaucoup plus volumineux que d'habitude de tous ces ''petits'' champignons que sont les girolles, trompettes et pieds de moutons.<br /> <br /> La forte chaleur du sol associée à l'humidité doit y être pour quelque chose.<br /> <br /> Cette même forte chaleur devait contrarier par contre le cèpe de Bordeaux.<br /> <br /> Franck
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C
Bonsoir Ricounette,<br /> <br /> Figurez-vous que cette question fait l'objet d'un débat passionné. Il convient de préciser que le mycélium ne réagit pas de la même façon en fonction des espèces. Le cèpe de Bordeaux, de loin le plus "amphibie" et cryophile de tous, devrait rapidement combler les amateurs en emplissant les paniers là où il pousse. Pour aereus et aestivalis, outre la question des températures du sol, la frontière semble ténue entre un apport hydrique conséquent et la noyade. La réponse à votre question tient entre ces deux écueils... Aereus et aestivalis pourraient repousser sous peu (reste à savoir dans quelles proportions), si le sol est assez chaud encore et si leur mycélium n'a pas été noyé... De mon point de vue les pluies n'ont pas été plus intenses qu'en novembre 2011, précisément, donc à priori l'espoir est permis. Reste donc la température du sol, et la condition sine qua none : le mycélium a-t-il encore besoin de fructifier en 2013 ? Si oui, il devrait y avoir pousse, mais il faudra aussi surveiller la courbe des températures à partir du milieu de la semaine prochaine, on prévoit pour l'instant un rafraîchissement, s'il se vérifiait et impactait le sol des bois, une éventuelle pousse démarrée vers le 11 pourrait être amoindrie voire avortée, comme à la Toussaint 2013... On va suivre tout çà...<br /> <br /> Cristau
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R
Bonjour<br /> <br /> <br /> <br /> pensez-vous que les cumuls de pluie importants du début de semaine peuvent enclencher une pousse "à la novembre 2011"? Pour ma part je pense que tous les facteurs sont réunis (précipitations abondantes, douceur) reste à connaître le potentiel mycélien présent dans le sol...grosse énigme.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée
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