La montagne renoue avec les aestivalis...
On peine encore à le croire tant les derniers mois du printemps avaient abondé et ancré la désagréable impression que la saison 2013 des cèpes d'été en moyenne montagne serait une copie à l'identique des mornes saisons 2011 et 2012. Et pourtant, les aestivalis ont déjoué tous les pronostics et prédictions catastrophistes, comblant les amateurs par leur activisme et leur abondance, sans toutefois soutenir la comparaison avec l'intarissable millésime 2010.
À vrai dire, depuis les tout premiers fin-juin, coïncidant avec les balbutiements d'un été que beaucoup tenaient pour mort-né, jusqu'au faîte de cette pousse à l'aube de la troisième décade de juillet et de la période la plus chaude de l'année, la fulgurance et la multiplication des trouvailles, particulièrement sur certaines lisières de hêtraies bien exposées au-dessus de 1000 mètres, en aura surpris et interrogé plus d'un. C'est que cette pousse d'aestivalis qui n'avait donc localement rien à envier aux levées en masse automnales s'est avérée plus discrète au fur et à mesure qu'on dévalait les versants vers les torrents plus frais (secteurs qui cependant n'ont pas été "oubliés" contrairement à 2011 et 2012) et a totalement oublié d'autres portions de forêts et lisières de moyenne montagne pourtant très productifs.
La vague de chaleur passagèrement caniculaire de la dernière décade de juillet et des tout premiers jours d'août, accélérant l'évapotranspiration des milieux, a provisoirement vidé la montagne de toute activité fongique. Puis, à la faveur de gros orages localisés, en deuxième quinzaine d'août, on a vu revenir de jeunes aestivalis, presqu'exclusivement près des torrents cette fois, c'est à dire là où la fraîcheur qui interdisait toute pousse début-juillet, sur les décombres fumant d'un printemps trop froid, en s'appréciant de quelques degrés à la faveur des journées très chaudes, était devenue l'alliée de toute reconquête fongique.
Reste la déception de notre bel été pyrénéen, les girolles, à la traine pour ne pas dire rarissimes à l'entame de juillet et qui malgré un léger mieux en deuxième quinzaine d'août, n'auront jamais réellement démenti ces mauvaises dispositions...
Adishatz !