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Le Blog de Cristau de Hauguernes
2 février 2013

Essai de projection fongique pour la saison des cèpes 2013, actualisé au 31 janvier 2013...

Adishatz a tots/ Bonsoir à tous,

Une nouvelle saison de cèpes point déjà à l'horizon de tout passionné, et beaucoup d'entre nous rongent leur frein, se demandant quelle sera la teneur de l'exercice 2013.

S'il est quasiment impossible de prédire avec une marge d'erreur minime l'intensité d'une saison, sa chronologie et la quantité totale de bolets que celle-ci délivrera, la nature soumet à qui la respecte et ne rechignera pas à la sonder, de précieux signaux permettant d'en dégager les tendances lourdes. Ma méthode, loin d'être infaillible car artisanale et ne tenant pas compte d'autres paramètres qui pour la plupart lui sont inconnus, tient que la courbe d'activité et de fructification du mycélium de cèpes serait plus ou moins inversement proportionnelle aux courbes de températures de la saison creuse. Autrement dit, plus un hiver sera rigoureux, plus nous aurions de chances de trouver des cèpes au cours des mois suivants, plus un hiver sera doux, plus le risque serait grand que nos paniers sonnent le creux...

Pour établir et mettre à jour mes projections, je m'appuie sur les données climatiques "maison", entérinées, et je tiens compte des projections climatiques saisonnières actualisées et publiées régulièrement par certains services tels que lachainemeteo.com dont le site web fournit un outil précieux pour tout mycologue afin d'ouvrir des perspectives à plus long terme au cours de la saison froide. Au final, seul le temps validé par dame nature au sortir de l'hiver autorisera une projection fongique plus affine.

Des projections 2012 en grande partie validées in situ...

De l'avis de nombreux confrères, et sur la foi de mes propres statistiques, 2012 a validé en grande partie mon premier essai de projection mycologique (réalisé au cours de l'hiver 2011-2012) et qui voyait en elle une très bonne, voire une excellente saison, à défaut d'être exceptionnelle comme son aînée 2011. Toutefois, mes prévisions se sont heurtées aux limites inhérentes aux désordres climatiques propres à chaque année, la longue séquence de pluies très froides d'avril qui a retardé le démarrage de la fructification d'au moins quinze jours, mais aussi et surtout le refroidissement brutal et les gelées précoces de fin-octobre qui ont vraisemblablement scellé le sort de la saison, écourtant une grande pousse naissante et en interdisant peut-être d'ultérieures...

Saison des cèpes 2013 : Vers une année de misère ?

Le ressenti général n'a pas varié, après un début de saison hivernale (à partir du 1er novembre) particulièrement doux, du moins sans froid mordant, sur la plupart de nos régions, avec quelques gelées blanches mais où, pour mon seul secteur de Salies, au 27 décembre 2012, je n'avais pas encore dénombré la moindre gelée inférieure ou égale à -5°, le niveau de froid est resté extrêmement faible en janvier, de rares gelées à -1° en terrain dégagé n'affectant aucunement le sol des bois où mes thermomètres sonde ne sont pas descendus en dessous de 7°,1 à 15-20 cm de profondeur. Mon scepticisme, pour ne pas dire mon pessissisme tient aussi à ce que nous ne voyons toujours pas se dessiner clairement cette grande vague de froid rédemptrice que les projections saisonnières nous laissaient espérer pour le mois de février. Du moins n'apparaît-elle pas dans les prévisions lointaines à 14 jours en ma possession. Or, après la mi-février, même si les vagues de froid récentes de février-mars 2005 et mars 2010, ont rappelé à la mémoire collective que des gelées inférieures ou égales à -10° restaient possibles fin-février et même en première décade de mars, les probabilités d'un tel scénario fléchissent nettement. L'occurrence d'une vague de froid modérée sauvant notre saison du désastre, devenant à cette échéance, sur la foi de mes observations  décennales, la plus vraisemblable. Dans cette configuration, tout en réitérant que seules importent les données météorologiques entérinées au moment de la projection et que les modèles de prévisions climatologiques ont montré quelques faiblesses depuis novembre, nous persistons dans le plus grand pessimisme quant à la teneur de la future saison des cèpes 2013, d'autant plus que nous sortons de deux grands millésimes. Sous réserve d'infléchissement climatique, la fructification des cèpes en 2013 devrait être tardive, poussive et tout au plus médiocre. Le scénario d'une année "sans" à la 1988, 2000, 2001 et 2008 ne peut à ce jour être totalement écarté...

Reste une inconnue majeure, nous vivons l'hiver le plus pluvieux depuis 1982-1983 et 1978-1979, cela ne me rajeunit pas et je n'ai qu'un très vague souvenir de ce que furent les saisons de cèpes consécutives à l'époque. La saison qui se profile nous donnera donc aussi de jauger l'impact éventuel d'un hiver extrêmement pluvieux sur le mycélium et sa fructification...

Adishatz !

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Commentaires
C
Cher Alexis bonjour,<br /> <br /> Mes projections fongiques pour la plaine sont très expérimentales même si beaucoup de mes confrères passionnés s'accordent sur la prédominance des frimas hivernaux parmi les facteurs déterminants des saisons de cèpe. tu me donnes l'occasion de répéter que nous ne sommes que des amateurs passionnés et que beaucoup de critères nous échappent, par exemple, cet hiver extrêmement pluvieux comme nous n'en avons pas connu depuis plus de 30 ans (j'étais fort jeune) alimente nos cogitations et débats parce que nous ne savons pas au fond l'impact de l'inondation prolongée sur le mycélium... Et donc cette saison sera passionnante sur ce point.<br /> <br /> S'agissant de la montagne figure-toi que nous avons également abordé cette question de l'impact de l'hiver exceptionnellement neigeux que nous traversons dans les Pyrénées. Nous sommes d'avis que ce pourrait être un facteur positif (surtout après deux saisons piètres). Mais là encore tu as raison d'insister sur la variété du relief et des forêts d'altitude, j'ajoute aussi les espèces de cèpes qui y sont présentes et ne sont pas les mêmes. L'an dernier a mis en évidence que edulis et pinophilus (un peu plus montagnards) semblaient ne pas réagir comme aestivalis (qui grimpe un peu moins) ni aux mêmes facteurs climatiques. Aestivalis nous a déçus du début à la fin tandis que les deux autres, surtout edulis dans les sapinières, nous ont gratifiés d'un bel automne. il apparaît donc très difficile d'adapter une forme de "projection" à la montagne mais globalement, tout invite à dire qu'après deux saisons d'indigence, aestivalis devrait se rappeler à notre bon souvenir sous les hêtres. Mais rien n'est sûr...<br /> <br /> Cristau
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A
Le climat est doux en plaine mais à la montagne, la quantité de neige est impressionnante et atteint des records. Parfois, je me dis que dans les Pyrénées, il faudrait faire des prévisions fongiques pour la plaine et d'autres pour la montagne. Le relief est tellement varié, les forêts sont tellement différentes ( exposition, altitude,température,essences d'arbres..etc ) que je me dis qu'il faut rester optimiste. Ceci dit, je suis un gros débutant en recherche de champignons et en prévisions fongiques......<br /> <br /> Et s'il n'y a pas de champignons en 2013, je connais un site pour se lancer dans la culture de champignons : http://champignonscomestibles.com/<br /> <br /> Avec ça,.....
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