Bonsoir à tous,

Depuis quelques jours, devant l'impulsion de douceur exceptionnelle et insolente qui a ravi les dernières semaines de 2012, j'aperçois que beaucoup s'inquiétent d'une éventuelle contre-offensive d'envergure du général hiver imitant la mémorable vague de froid de janvier 1985...

Soit, si les gens sont bien-fondés de ne guère se fier à l'indolence des premiers jours de cet hiver, lequel sous des dehors un peu plus rugueux pourrait de fait s'avérer aussi fourbe que son devancier, il n'est que de s'en tenir au temps déjà observé depuis cet automne pour ne pas douter qu'un scénario reproduisant janvier 1985 à l'identique sur la France est d'ores et déjà hors sujet...

C'est que, pour ceux qui n'étaient pas nés, et pour ceux dont la mémoire flanche quelque peu après plus de 25 années, les séquences climatiques de l'automne 2012 furent très différentes de celles qui prévalaient à l'automne 1984 : cette année, les premières gelées en France furent particulièrement précoces, dès le 24 au 28 octobre selon les régions du nord au sud. À forciori, si l'automne ne restera pas dans les annales pour ses frimas, au moment du redoux spectaculaire de la mi-décembre on totalisait déjà 5 à 25 gelées selon les régions. L'automne 1984 quant à lui, avait été tellement doux que certaines régions de France, notamment au sud, n'avaient pas connu la gelée au 1er janvier 1985, juste avant le déferlement des grands froids. En contrepartie, si les dernières vacances de Noël baignèrent dans une douceur stupéfiante, un flux de Nord-ouest-Nord humide et de plus en plus froid s'était établi sur l'Europe de l'ouest huit jours avant Noël 1984, frigorifiant les fêtes sous ses giboulées de neige fondue et de grésil.

Il est donc tout à fait possible que la France traverse une période de froids intenses ces prochaines semaines, il y aurait même à cela une certaine logique selon le phénomène dit de "compensation", mais si rien n'exclut que ces frimas puissent atteindre des niveaux comparables, la vérité commande de préciser pour les puristes que, sur la forme, le contexte climatique ne ressuscitera pas janvier 1985 cette fois...

Adishatz !