Voeux 2013, Comment nous pourrions sauver le monde de son ravinement et de sa déstruction par la capitalisme le plus veule...
Depuis mai 1968, insidieusement en France, bien avant dans d'autres régions du globe, et plus assurément après l'effondrement du Mur de Berlin dans l'Europe entière, un capitalisme sans bride a déclaré la guerre d'usure au genre humain, du moins à l'idée que nous nous faisons d'une vie humaine digne, pour la seule opulence d'une minorité. Ravinant lentement le ciment de nos sociétés et ne s'interdisant aucune perfidie comme d'utiliser la dérégulation d'un monde désormais sans frontière ni protection, ou d'exploiter des flux migratoires mal contrôlés et grandissants à son profit et triomphe, ce mal qui nous ronge et emporte tout est en voie d'anéantir les structures traditionnelles et de vider de leur substance toutes nos institutions. Non content de déconstruire l'ordre social en ringardisant la valeur famille, les usages et les traditions, voilà qu'il s'est emparé du prétexte fallacieux de "libérer" l'individu qu'il isole de fait en l'enfermant de plus en plus dans un consumérisme forcené, de préférence à domicile, en le soumettant à l'empire du désir perpétuel, immodéré, inévitable source de frustration et d'amertume, tout en l'incitant vivement à se conformer aux canons les plus réactionnaires et stéréotypés tels que l'homme-performant et la femme-objet. Devant cela, trop souvent hélas, des personnalités que l'on nous tient pour "progressistes", subversives, ou tirant profit au maximum de telles postures, quoi que critiquant lestement les dérives de notre temps, ne sont que les valets de luxe "starifiées" de ce nouvel ordre culturel, économique et social. Et notre représentation politique nationale, gauche et droite confondues, faute d'avoir progressivement transféré l'essentiel de leurs pouvoirs de décision à une Union Européenne de Bruxelles qui est au mieux le Cheval de Troie de cette funeste et redoutable conspiration mondiale, s'est depuis longtemps muée en détaillant d'un même grossiste idéologique où l'impuissance le dispute à l'insipide pendant que nos libertés et droits reculent et que nos peuples sombrent dans le doute, la défiance, le dégoût d'eux-mêmes et la désespérance.
À l'aube du 21ème siècle, comme la séduction ultime du mirage numérique et des mondes immatériels a entrepris de réaliser, le plus souvent avec notre plein concours béat et fasciné, ce que les idéologies et régimes les plus délirants et sanguinaires de l'histoire peinaient à apercevoir en rêve, l'aliénation, le confinement et la garde à domicile par lui-même de l'individu devenu acteur-spectateur de sa propre insignifiance au fur et à mesure qu'il perd toute capacité à se projeter et concevoir en société, dans tout ce que la transparence des nouvelles technologies de la communication peut avoir de terrifiant, le salut de l'humanité et des générations futures tiendra pour partie à notre capacité à nouer, préserver ou réactiver les solidarités mécaniques horizontales et concrètes entre citoyens. Plus que jamais il y a urgence à ce que nous multiplions les prétextes à lien social dans notre entourage immédiat et au plus près du terrain et à ce que nous initions, consolidions ou prérennisions des ilots de résistance et de reconquête en les tenant autant que faire ce peut hors de portée des forces protéiformes, guillerettes et avenantes de l'oppression...
Bonne année 2013 à tous...
Adishatz,
Cristau de Hauguernes