Projection mycologique à la veille de la grande saison des champignons 2012
Configuration climatique générale et synthèse de l'année fongique partiellement écoulée...
Au 17 septembre 2012, la fièvre gagnant avec l'avance des jours, nombre d'entre nous scrutent le ciel et les prévisions météo, guettant le moment où, enfin, les vannes s'ouvrant, la nue délivrera la manne providentielle.
De fait nous vivons une situation de récurrence anticyclonique depuis les derniers jours du mois de juillet et si l'ardeur du mois d'août a fait profil bas avant les brumes de septembre, à ce jour les précipitations orageuses ou pluvio-orageuses furent insuffisantes et trop localisées pour autoriser une réelle poussée d'envergure que ce soit en plaine ou en montagne.
Reste que depuis le mois de mai, voire d'avril pour certains chanceux du bassin d'Arcachon, la saison 2012 a levé beaucoup d'espoir, multipliant les gages de bonne volonté, une poussée de têtes noires aussi jolie que miraculeuse ayant même survécu à la première vague caniculaire du mois d'août, jusqu'à ce que le cagnard et la déshydratation des sols n'écrasent durablement ces débuts d'insurrection forestière...
La situation de blocage, habituelle à cette époque, n'entame en rien mon optimisme quant à l'issue très favorable voire prodigieuse de l'exercice 2012. Bien au contraire, les fins observateurs des moeurs fongiques que vous êtes ne sont pas sans savoir les bienfaits d'une période de forte chaleur et de sécheresse sur la vigueur des cèpes au retour de pluies abondantes. Toutefois, dussé-je doucher l'enthousiasme général, la vérité commande d'évoquer le scénario catastrophe, à ce jour très improbable et que comme beaucoup je m'efforce de chasser de mes pensées : une coulée de froid précoce et sévère avant le retour des précipitations. À priori, après trois années de brèves gelées très précoces (aux environs de la mi-octobre), grande est la tentation de repousser cette possibilité vers la Toussaint, ce qui nous laisserait une marge appréciable. La confiance reste donc de mise dans la mesure où nous entrons dans une période de l'année où de fortes pluies orageuses couplées à des épisodes cévenols gagnent en probabilité de jour en jour...
Les prévisions pour la semaine...
La semaine dernière fut émaillée de brefs et faibles passages pluvieux ou orageux sur de nombreuses régions de France. D'une manière générale les cumuls de précipitation n'excèdent pas 15 à 25 mm. C'est bien trop peu pour déclencher la grande pousse tant attendue mais suffisant à justifier une promenade en forêt où l'on pourrait çà et là trouver de quoi casser quelques oeufs. Les précipitations de lundi, mardi et mercredi derniers, devraient favoriser une faible pousse nouvelle en montagne au Pays Basque et en Béarn, ainsi que dans le Nord-ouest du Béarn, le sud des Landes et les confins de l'Armagnac et de la Bigorre où les radars de précipitations ont décelé des pluies un peu plus copieuses. Les premiers cèpes devraient poindre en deuxième partie de cette semaine et la pousse culminer au cours du week-end prochain. Même si le mycélium a été préalablement réactivé par les arrosages de fin-août, ce qui en d'autres circonstances favoriserait une fructification de plus grande ampleur, nous devrons très vraisemblablement nous satisfaire de quelques cèpes pour cette fois...
Adishatz...