23 mai 2012
Souvenirs d'un défilé du 14 juillet, en 1992, à Nancy...
Nancy, je me souviens du défilé du 13 juillet 1992 avec le cinquième régiment des hélicoptères de combat de Pau. Nous étions arrivés la veille au soir, après un interminable voyage en bus. Il faisait froid et le ciel du Nord-Est lançait ses wagons de giboulées au faîte de l'été.
Après une nuit plus ou moins solennelle dans les troquets, au petit matin, on nous rassemble, on nous pare, on nous remet la baïonnette pour ornement du canon du famas. Aux premiers pas, à la moindre volte-face, nous manquons éborgner le camarade.
Cependant nous voilà partis, fleur au fusil, à travers les rues de cette ville chagrine où une foule innombrable et détestable, agglutinée sur les trottoirs qu'endiguaient des barrières nous raillait tout en nous exortant d'étriper les "boches", ce qui ne manqua pas de heurter le jeune bachelier que j'étais.
À un moment donné, comme les colonnes étaient immobilisées, les hélicoptères de combat passèrent au dessus de nous à la verticale de l'artère principale de la ville. Et voilà qu'au redémarrage, Grondin, le truculent cuisto du cinquième, tout à ce spectacle et qui de ce fait n'avait pas entendu l'ordre, reste planté, le nez en l'air, juste devant moi. "Grondin, Grondin, murmurai-je, paniqué, Psittt, Grondin ! On est reparti..." Et nous voilà courant, ainsi que tous les gars qui fermaient la colonne derrière moi pour recoller au peloton du régiment et reprendre le pas sous les quolibets de ces hordes d'abrûtis hostiles.
Voilà à quoi je repensai aujourd'hui à la lumière de l'actualité météorologique...
Publicité
Publicité
Commentaires