22 janvier 2012
Le rouge-gorge du hangar de Pairòt...
Il y a une dizaine d'années, près du vieux hangar de Pairòt, je m'étais lié d'amitié avec un rouge-gorge. Au commencement était un chant mélodieux sur une poutre du hangar ou les branches basses du lilas... Gonflant ses plumes, il me fixait et me scrutait de ses yeux de jais si doucereux et inquiets. Lui répondant en douceur, je sifflotais pour apaiser ses dernières craintes et grattais la terre que recouvraient les feuilles déchues du dernier automne. alors, d'un battement d'ailes, l'oiseau se posait au sol et venait picorer la vermine que ce geste lui offrait à profusion. Peu à peu, sautillant gracile parmi les débris ligneux, gazouillant la gratitude qu'il ne pouvait m'exprimer, il venait jusqu'à mes chaussures. Puis, repu et allègre, se perchant sur la branche d'un laurier-cerises, il me donnait l'aubade de son chant d'adieux et regagnait son nid dans les encombrements du hangar.
Un matin, Papa le trouva mort, blessé par un de nos chats qui observait le manège. Sincèrement contrit et aussi désolé d'avoir peut-être bien malgré moi provoqué sa perte, dès cet instant je ne doutai plus qu'aucun animal sur terre ne méritait qu'on l'idolâtrat...
Si vous avez des rouges-gorges dans vos parcs et jardins, prenez en grand soin, ce sont des amis précieux et naturels...
Publicité
Publicité
Commentaires