Une ligne de cumulus mediocris au dessus du gave d'Oloron. Une ligne, vous ne pourriez mieux dire, vous a-t-on jamais dit que le ciel pouvait s'ouvrir comme un grand livre et se lire ? Non ? Alors lisez donc la suite...

Cette ligne de cumulus mediocris, anodine de prime abord, est tout sauf l'édification du hasard. Elle matérialise de fait la zone où l'air "frais" maritime entre en conflit avec l'air chaud présent sur l'arrière pays. Elle dit aussi au naturaliste et au randonneur que les vents de basse altitude risquent de tourner très brutalement ainsi que parfois les conditions météorologiques se dégrader.

Au moment où je prends la photo je me trouve dans l'air chaud, zone 1, matérialisée en rouge opaque pour la compréhension du phénomène dit des thermiques... Le vent du sol et de basse altitude, à l'endroit où je me trouve, souffle dans mon dos, d'est sud-est. De l'autre côté, matérialisé en bleu dégradé, zone 3, l'air "froid" ou plutôt frais maritime vient à la rencontre de l'air chaud en basse altitude et au niveau du sol. La ligne de cumulus mediocris, numérotée 3, matérialise précisément la zone où le conflit de masses d'air se produit. Le sens des flèches noires indique le sens de déplacement de ces nuages dont la base se situe juste au-dessus de la ligne de conflit... Ces nuages se déplacent du sud-ouest vers le nord-est selon le flux d'altitude, mais la force de pénétration de l'air frais en dessous est telle qu'elle dévie malgré tout cette ligne vers l'intérieur des terres... Et voilà pourquoi, à l'heure où je parle, à Salies de Béarn, la brise maritime d'ouest, fraîche, matérialisée par les flèches bleues sur la photo, a remplacé la brise de terre beaucoup plus chaude...