De la "Frontolisation" de la France
Une sorte de haine, de frontolisation de la société s'est instillée. Le pays tout entier me semble hérissé d'antagonismes, animé d'un profond désir d'en découdre. Ce matin je parcourais les actualités de la République des Pyrénées en ligne, les commentaires des lecteurs m'apparaissant presque toujours plus significatifs que les faits relatés. C'est limpide, les mots lachés exsudent l'insulte, les français se haïssent et s'étripent par écrans interposés...
Notre pays a commencé à douter de lui et à décliner peu après que parmi les élites gouvernantes, l'idée a percé que la société, et l'école de la République en tout premier lieu, devaient s'adapter et s'incliner devant l'individu au lieu de s'attacher à réguler les différences de nature ou de condition entre concitoyens, ce en quoi consistait jusque-là son honorable mission et résidait le secret de son excellence et l'étroit sentier de nos progrès collectifs. Cette expérimentation hasardeuse d'apparence généreuse et séduisante sur laquelle nous nous obstinons malgré tout, s'est avérée depuis longtemps une machine à produire échec, renoncement, ressentiment et est un des principaux moteurs du désespoir où nous nous enfonçons...
Alors, peut-être n'est-il pas encore trop tard pour que le pays d'en haut s'en aperçoive : Demander à la société des hommes de s'adapter et de s'incliner devant l'individu c'est lui demander d'organiser sa propre mort et d'assister à ses funérailles...