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Le Blog de Cristau de Hauguernes
24 décembre 2010

Bilan de l'année fongique 2010 en Béarn

Du 1er au 20 janvier :

À l'instar des derniers hivers, les vagues de froid sévères qui ont jalonné les fêtes de fin d'année ont différé la venue des espèces printanières, hormi de rares pézizes écarlates dans les fonds de vallées humides.

Du 21 janvier au 20 février :

Avec un bon mois de retard, la saison des espèces hivernales suit son cours. Les pézizes écarlates, généralement assez discrètes, sont assez abondantes localement. Elles sont plus fréquentes à partir de la deuxième décade de février.

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Du 21 février au 5 mars :

La nature engourdie par un hiver long et rigoureux n'offre aux observateurs que pézizes écarlates dans leurs placiers. Et il faut être particulièrement perspicace pour repérer les toutes premières cupules naissantes des pézizes veinées.

Du 6 mars au 25 mars :

Progressivement, malgré le froid plus mordant que jamais, les tons écarlate des pézizes coccinées des zones humides ont fait place à ceux, brun-fauve, des pézizes veinées sur les berges des ruisseaux. Très en retard, la saison des "oreilles-de-cochon" ne sera pas meilleure que celle de leurs devancières hivernales.

Du 26 mars au 8 mai 2010 :

Au cours du week-end du 27 mars, comme aiguillés par les derniers frimas, les premiers mousserons juvéniles forment des troupes denses dans certaines de leurs meilleures stations. Une semaine plus tard, comme la saison des pézizes veinées est à sa productivité maximale, les premières morilles vulgaires pointent en plaine dans leurs stations confidentielles vers le 4 avril. Le lendemain, à peine parvenus à maturité les premiers mousserons commencent à se craqueler sous l'effet conjugué de l'ensoleillement et des températures élevées de ce mois d'avril 2010, finalement peu favorable à l'avènement de nos joyaux de saison.

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En plaine, morilles et mousserons furent à leur zénith entre le 15 et le 20 avril. Après quoi la fin du mois fut bien trop chaude et sèche et il fallut attendre les chutes de pluie cataractiques et le fort refroidissement des premiers jours de mai, pour voir ressortir quelques mousserons vers la fin de la première décade.

Près des gaves montagnards, la saison des morilles fut peu productive et très écourtée. Amorcée vers le 10 avril, elle atteignit son apogée entre le 20 et le 27 avril où déjà, je ne trouvai plus que des morilles de taille moyenne ou matures. Lorsque j'allai fureter un peu plus haut dans le courant du mois de mai, il n'y paraissait plus rien.

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Du 9 mai au 18 juin 2010 :

Les pluies glaciales et les températures affligeantes des deux premières décades du mois de mai, puis la chaleur sèche de la dernière décade de ce même mois ont durablement désertifié bois et guérets. Période de vache maigre pour le panier. Seules quelques amanites verruqueuses se montrent encore en sous-bois.

Du 19 au 27 juin 2010 :

Avec près d'un mois et demie de retard sur les prévisions les plus optimistes dû à un deuxième printemps totalement déjanté, les premiers cèpes sont arrivés en plaine. Brève pousse, une dizaine de jours tout au plus avant un été beaucoup trop sec... Dans les Pyrénées, je trouvai les premiers cèpes le 27 juin, mais là, à la faveur des orages l'été 2010 fut absolument exceptionnel...

Du 28 juin au 17 août :

La sécheresse et les températures assez élevées ont considérablement réduit l'activité fongique au cours de l'été 2010 en plaine. Les cèpes furent très rares et les girolles inexistantes.

Paradoxalement dans les hêtraies-sapinières, régulièrement irriguées par des orages, les beaux jours offrirent un authentique festival de cèpes. Mention spéciale aux journées des 11 juillet, 10 et 16 août 2010 où je réalisai trois cueillettes d'aestivalis exceptionnelles pour la saison. À contrario la saison des girolles montagnardes me parut bien terne.

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Du 18 août au 17 septembre :

La vague de chaleur de la fin-août déshydrata durablement le sol et il fallut attendre les orages de la première décade de septembre pour que les sous-bois recouvrassent des conditions satisfaisantes à la venue de tout champignon.

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Du 18 septembre au 17 octobre 2010 :

La grande poussée annuelle s'est formalisée le 18 septembre, d'abord dans le bois de Hournèu puis dans les autres bois de l'Entre-deux-Gaves. Mais, était-ce la faute à l'incapacité de la pluie à irriguer les chênaies ensoleillées que la fin-août avait épuisées, cette pousse qui donna naissance à quelques spécimens splendides, ne se généralisa jamais et demeura dans les seuls fonds humides et près des berges des ruisseaux où les cèpes vinrent en moindre quantité qu'à l'accoutumée. De sorte que certains excellents secteurs ne virent pas un cèpe cette année.

Le 13 octobre, comme le froid déjà amassait ses écharpes de brumes sur nos plaines, une dernière fois je remontai à Issaux où je réalisai une ultime belle cueillette exclusive de véritables cèpes de Bordeaux.

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Du 18 octobre au 10 novembre :

Quelques jours après les premières gelées précoces de la mi-octobre, la traditionnelle poussée de Toussaints s'amorça, ultime baroud d'honneur d'une saison finalement un peu en deçà de mes espérances, probablement dû aux conditions climatiques fort peu amènes et échevelées qui nous accompagnèrent depuis les premiers jours de mai. Comme sa grande soeur cette poussée s'amorça dans le bois de Hournèu, essentiellement des cèpes d'été et s'étiola après la Toussaints dans les fonds de Labour et de Labartouille où ne subsistaient plus que de rares cèpes isolés.

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Du 11 novembre au 31 décembre :

Etonnamment, cette période dite des espèces tardives fut inaugurée par le retour inespéré des girolles, qui jusque là avaient brillé par leur absence. La saison des trompettes de la mort, amorcée dès le début octobre fut d'une très bonne tenue, celle des coulemelles à peine correcte, quand à celle des pieds de mouton et des chanterelles en tube, elle fut assez discrète à l'instar des cèpes, morilles et girolles.

Décidément, sans être catastrophique 2010 nous aura quelque peu laissés sur notre faim...

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