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Le Blog de Cristau de Hauguernes
3 novembre 2024

Saison des cèpes 2024 : Jours de carence...

Adishatz,

Il arrive que je me morde les doigts d'avoir eu le nez trop creux. Et la saison 2024 des cèpes pourrait bien en fournir l'illustration la plus cinglante. À la fin du mois d'août, alors que l'unique pousse de l'année battait son plein sur mon coteau privilégié, tournant mes pensées vers le déroulement des semaines suivantes, notamment les mois de septembre et d'octobre qui sont habituellement ceux de la "grande pousse," j'étais plutôt sur l'idée que plus grand-chose ne sortirait avant la Toussaint là où le mycélium s'était montré particulièrement généreux, mais que par contre, à condition qu'un temps ensoleillé et chaud se rétablisse dès les premiers jours de l'automne et perdure, on assisterait peut-être d'ici-là à une pousse de "rattrapage" dans les fonds de bois et de coteaux frais et humides qui avaient été oubliés par le premier service.

Dans les faits, non seulement les cèpes ont été très rares sur les hauteurs et dans les bois bien exposés mais l'espoir d'une pousse dans les bas-fonds fut d'emblée balayé sans ménagement par les excédents de pluie des deux mois écoulés, qui ont d'ailleurs fini par démoraliser les espèces les plus hygrophiles comme les girolles et les trompettes de la mort. À deux ou trois reprises en octobre, à la faveur d'une remontée des températures liée au basculement du flux dominant au sud-ouest, j'ai pu voir deux ou trois jolis cèpes d'été se percher sur quelque bord de route ou de chemin ensoleillé, comme il advient souvent avant une levée plus massive et générale, mais les abats d'eau des jours suivants n'ont jamais permis à ces ébauches de pousse de dépasser ce stade de quelques spécimens sous un arbre isolé.

Déjà que nos bois étaient désespérément vides de cèpes thermophiles à cause de cette pluviométrie exceptionnelle, la remontée graduelle des températures des sols en octobre a pour sa part eu raison des quelques Marteroets ou cèpes de Bordeaux, qui se montraient çà et là depuis les nuits fraîches de la mi-septembre.

Des sols encore (trop) saturés en eau pour un regain des cèpes thermophiles et trop chauds pour un véritable démarrage de la saison des Marteroets. Telle est la situation dans mes terres à l'aube de ce mois de novembre. L'attente est longue, or le temps est désormais compté car nous entrons dans cette période de l'année où toute irruption sévère de l'hiver peut porter l'estocade. Notre configuration est à ce point inédite que je ne hasarderai aucun pronostic pour la suite. Il nous faudrait enfin une vraie baisse des températures, notamment nocturnes pour sortir le roi Marteroet de sa somnolence. (Même si je ne suis pas certain qu'il soit dans les mêmes dispositions que l'an dernier où il avait réhabilité toute la saison.) Dans l'attente, il n'est pas exclu que les cèpes thermophiles lui brûlent la politesse car avec le retour du soleil et de températures très douces ces derniers jours, les bois se couvrent d'affleurements mycéliens et on assiste au retour encore timide mais encourageant d'espèces à la biologie proche comme les amanites et les russules. Concernant une éventuelle résurgence des cèpes d'été et des cèpes noirs nous devrions être fixés vers la mi-novembre. Et d'ici-là chacun serait bien inspiré de surveiller ses coins...

Adishatz !

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